8.5/10Twilight motion - Dark city

/ Critique - écrit par nazonfly, le 19/09/2012
Notre verdict : 8.5/10 - Robert Pattinson lourd et sombre (Fiche technique)

Tags : twilight motion dark city groupe album musique

Il y a un an tout juste sortait un CD répondant au doux nom de Dark city (on imagine que c'est un hommage au superbe film d'Alex Proyas, Dark city). Les auteurs de ce 12 titres electro dub ? Twilight motion, trois Tourageaux issus sans doute de la même scène que leurs glorieux aînés d'Ez3kiel.

Obscurité

La musique de Dark city transpire, comme son nom l'indique, d'une atmosphère
DR. Ne vous fiez pas aux apparences
sombre, très sombre au long des 52 minutes réparties en 12 titres d'une grande qualité. L'ouverture Open est un très bon exemple de l'obscure facette de Twilight motion : son synthé impressionnant, ses bonnes basses et ses beats acid rendent le morceau prenant, inquiétant, rampant. Comme s'il s'insinuait sournoisement dans votre cerveau sans jamais le quitter. Le titre suivant, 911 du nom de l'appel d'urgence aux États-Unis, continue dans la même voie en samplant une ligne téléphonique qui répète sans cesse « 911, what's your emergency ? » comme s'il n'y avait personne au bout du fil, comme s'il n'y avait plus d'aide à recevoir de l'extérieur. Pour appuyer cet effrayant déespoir, Twilight Motion utilise des nappes de synthé crades, révoltantes associées à un rythme martial impressionnant. Minamata, un rien en déça des deux monuments précédents, débute sur une mélodie japanisante mais sans pour autant abandonner cette lumineuse obscurité.

Solitude

Loin du martelage des premiers titres, Lost prend le parti de la désolation, de la
DR. Seuls à trois
solitude. Bien évidemment pas plus d'espoir, juste le sentiment d'un abandon réel marqué par une voix féminine qui ne semble faire que peu de cas de la basse ronflante. Il faut dire que le synthé prend ici un aspect complètement éthéré, comme le souvenir d'un monde envolé, évanoui. Le nouveau western, et son sample de la VF de
Il était une fois dans l'ouest, se laisse aller à un dub plus dansant, plus lumineux, plus enjoué. The elevator semble clairement faire le lien entre le côté chtonien et le côté aérien : il part des profondeurs de la terre pour s'élever à la force de ses beats vers le soleil qui brille quand même quelque part chez Twilight motion, même si on se doute bien que ça ne durera pas longtemps.

Mortifère

Car, après un Minamata II dans la lignée du premier, c'est bien l'obscurité qui
DR. Rideau
revient avec Dark city aux bienvenus grésillements accompagnés de synthés voletants et de batterie toujours aussi martiale. Certes on a de la peine à voir le lien avec le film (mais peut-être affabulons-nous sur ce lien) mais le morceau est toujours dans la veine toute de noir vêtue. Les premières notes de piano de Only one nous rappelle d'ailleurs un autre groupe « Dark », Dark sanctuary, géniaux ciseleurs d'atmosphères mortifères. L'arrivée d'une voix féminine et d'un electro-dub à tendance noise ne fait rien pour améliorer l'humeur du morceau.

Minamata troisième version vient faire son petit break habituel sans trop accentuer, cette fois, le côté jap. Sans doute histoire de lancer correctement le dernier tiers de l'album, enfin les deux derniers titres, Under urban et Bim bam boum, qui versent dans un electro-dub débarassé de sa lourdeur et donc plus léger et plus planant malgré quelques bonnes montées en pression, notamment sur la fin de Under urban, Bim bam boum s'afférant plus dans une course effrenée pour échapper à on ne sait quoi et se terminant par trois coups de batterie numérique. Comme pour refermer le rideau rouge de Dark city, un disque electro-dub qui n'est pas loin de toucher au sublime !

En écoute, Open.


Twilight motion – Dark city


01. Open
02. 911
03. Minamata
04. Lost
05. Le nouveau western
06. The elevator
07. Minamata II
08. Dark city
09. Only one
10. Minamata III
11. Under urban
12. Bim bam boum