7.5/10Townsend (Devin) - Infinity

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 19/12/2003
Notre verdict : 7.5/10 - To The Infinite And Beyond... (Fiche technique)

Alors que nos amis anglo-saxons tiennent le rock system d'une main de fer, quelques non-alignés font de la résistance. L'un deux est canadien, il s'agit de Devin Townsend. Au cas où l'on me ferait remarquer que le Canada aussi bien qu'un nom comme Devin dénotent d'une influence anglo-saxonne, je ne pourrai que répondre qu'il me fallait trouver une accroche.
Toujours est-il que Devin Townsend a une carte de visite plus que garnie. Ce chanteur compositeur fut remarqué par Steve Vai (l'élève de Joe Satriani et guitariste de Frank Zappa) et collabora avec lui sur l'album Sex And Religion. Devin forma peu après Strapping Young Lad, formation heavy irréprochable et participa à toute une multitude de projets qui le virent côtoyer Jason Newshed de Metallica, Scott Reeder de Kyuss et Dale Crover des Melvins.

Après avoir fondé son propre label, Hevy Devy Records, Devin Townsend se lance dans une carrière solo, sans pour autant tirer un trait sur sa formation principale, Strapping Young Lad. C'est ainsi qu'en 98 sort Infinity, projet solo sur lequel participa Gene Hoglan de Death.

Infinity a de quoi intriguer. La pochette fait elle-même mention de cinq titres : Christeen + 4 demos. Infinity est en effet un album inachevé. Enfin, c'est Townsend qui le dit. Crevé, sans un rond, Devin s'excuse presque auprès du mélomane. Mais point de fausse modestie là-dedans. Devin Tonwsend a effectivement passé un an sur l'enregistrement, qui fut régulièrement entrecoupé de séjours en hôpital psychiatrique. Alors, qu'attendre d'Infinity ? Un album musclé dans la continuité de Strapping Young Lad ? Dépressif ou déjanté ? Du tout. Infinity serait à classer en métal progressif.

Une formation classique, deux guitares, basse, batterie, clavier, déverse des vagues de sons percutantes et étonnement claires. Le chant de Devin vient se couler juste au dessus des instruments, pour glisser sur la mélodie. Le tout est assez surprenant. Ainsi que ce soit sur Christeen ou sur les autres titres, même les quelques rugissements de Devin paraissent haut perchés.
Les pistes suivent et le son est toujours aussi cristallin et énergique. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Infinity respire la bonne humeur, et, allons-y franchement, la joie.

Une voix claire, des choeurs comme des soupirs, de longs passages laissant libre cours aux instruments, un jeu de trames fondues et répétées aussi légères que planantes, pour des pistes dépassant facilement les six minutes... quoi qu'en dise Devin Townsend, Infinity est un très bon album qui vous reposera les oreilles entre deux écoutes de Dream Theater.