Hubert Félix Thiéfaine - Concert au Triptyque
Musique / Compte-rendu de concert - écrit par juro, le 15/11/2005Tags : thiefaine hubert felix concert concerts paris tour
Pour l'enregistrement de son émission La bande passante sur RFI, Alain Pilot réunit à la fois public et artistes pour des sessions acoustiques au Triptyque. Débutant, confirmé ou réputé, tous les types d'artistes défilent pour être régulièrement mis sous les projecteurs et le feu des questions posées sur un rythme pas toujours très passionnant. Au programme du soir, trois mini concerts et beaucoup de parlotte plus ou moins intéressante en ce qui concerne Guilain, Bumcello et Hubert Félix Thiéfaine. Si le premier est inconnu au bataillon, les deux autres (mais surtout le dernier) attiraient l'attention. Mais à bien y réfléchir, beaucoup de détails ne laisseront pas cette session dans les mémoires...
Arrivée sur les lieux : une impression étouffante de boîte à sardines surgit au premier abord car il y avait un monde fou pour cette session et découvrir en premier lieu Guilain. Jeune artiste qui se qualifie proche de Vincent Delerm et de Gainsbourg, il empoigne sa guitare et avec un accompagnement au clavier, il déclame des vers qui sonnent avec humour sur une composition minimaliste. C'est plutôt agréable même si ça ne casse pas des briques. Deux titres et au placard après un interview, ça fait vraiment très peu pour découvrir en profondeur un nouvel artiste qui n'avait pas grand-chose à dire de plus qu'annoncer ses futures dates de concert et la sortie de son album. On retiendra le sympathique Ilniakelloukella.
Un long intermède plus tard, c'est au tour du duo de Bumcello de prendre part sur scène. A ceux qui ne connaissent pas encore de quoi est capable le groupe, l'improvisation est totale. Les sonorités sont multiples : orientales, jazzy, funky, caribéenne... Un vrai petit voyage instrumental sans beaucoup de paroles. Cependant, l'alchimie a du mal à prendre avec un public qui s'impatiente pour voir Thiéfaine, d'autant plus que quelques problèmes techniques émaillent le show. Le moment passe mais on se fait à l'idée que Bumcello est plus un groupe à écouter qu'à découvrir en live. Dommage. Quatre à cinq titres plus tard avec un set comprenant Jet Set, Bombay, Dalila, Gogo, le groupe quitte la scène laissant la place (enfin !) à HFT.
Accompagné d'un trio de cordes (deux guitares, une basse), Hubert Félix Thiéfaine attaque son set... en tenant les paroles dans ses mains. On ne doute pas que les sollicitations auxquels l'artiste a été convié pour sa promo ont été nombreuses mais il est étonnant de voir un artiste se produire sans connaître parfaitement ses textes. L'interprétation est néanmoins d'une puissance à toute épreuve. Après Scandale mélancolique pour s'échauffer, Thiéfaine se livre avec un regard intense sur Confessions d'un never been. A donner des frissons. La (trop) longue pause interview terminée après quelques brèves explications sur le polémique Télégramme 2003 notamment, Thiéfaine est encore plus impressionnant sur Gynécées, regard noir de mise et acharnement vocal sur le refrain. Si la version acoustique n'est pas de premier ordre, l'interprétation est convaincante forte. Reste à voir une seconde fois Gynécées et le magnifique Les jardins sauvages avant de repartir dans la nuit glaciale parisienne.
Un souvenir pas mémorable mais un bon moment, c'est certain. Entre la poésie de Guilain et de Thiéfaine, une distance pas si lointaine existe, seul le ton et la qualité de l'écriture marquent une différence notable. Bumcello apparaît un peu comme une faute de goût dans ce paysage lyrique même si leur set passe sans difficulté particulière à l'oreille. L'émission passera prochainement sur les ondes de RFI. Pour se faire une idée, rien de mieux...