The Herbaliser - There were seven
Musique / Critique - écrit par nazonfly, le 06/10/2012 (Tags : herbaliser album seven were there remix lost
Ils sont sept et ils sont de retour avec un nouvel album, There were seven, terriblement cinématographique. Ils ? Ce sont The herbaliser qui sortent donc leur septième album sous leur propre label, Department-H.
Cinéma, cinéma
There were seven n'est pas un album qui se laisse facilement appréhender. Il
DR. Prise de tête !est glissant et remuant comme un serpent, il se glisse dans les aires auditives du cerveau et reste lové là profitant du coin pour lancer des piques précises et efficaces. C'est ainsi que le cerveau est bercé par les 56 minutes de l'album et ne permet d'attraper que temps à autre des éphémères musicaux dans ce mix parfait de hip-hop et de trip-hop avec juste ce qu'il faut de funk pour se laisser ailler à un discret remuement popotinesque, le tout dans une atmosphère qui semble puiser directement son essence dans le septième art : Return of the seven, sa flûte entêtante, ses percus martiales et ses scratchs omniprésents sonnent comme l'ouverture d'un chef d'œuvre du western spaghetti, Mother dove, electro à deux doigts du classique, a ainsi tout d'une bande originale mais sans image pour la soutenir, ce qui peut facilement dérouter l'auditeur.
Des morts-vivants quand même !
Dans la même idée, les cuivres et la batterie de Take'em on nous rappelle facilement certaines scènes de Kill Bill, voire des vieux James Bond, ce qui pour le coup passe relativement bien. On sera plus dubitatifs avec Setting up, Crimes and misdemeanours et What you asked for même si, pour ce dernier, le côté hip-hop plus marqué et le gimmick « you got everything what you asked for »
DR. Extrait du prochain clipposent des jalons auditifs utiles pour contrer l'endormissement qui guette. Pour en terminer avec l'aspect purement cinématographique, il nous faut citer évidemment March of the dead things (Night of the necromantics), soit la rencontre entre Thriller et La nuit des morts-vivants, un titre qui, là encore, fonctionne plutôt bien.
Hip-hop salvateur
Dans ce magma de type BO, le hip-hop sonne véritablement comme une planche salutaire. Quand The herbaliser délaisse un instant l'electro-funk pour réellement s'engager dans des voies/voix plus rap, on ne peut que tirer notre chapeau. Porté par la voix groovy de Twin Peaks, Zero hill est ainsi un bel exemple de ce que peut faire le groupe : un hip-hop classique mais efficace. Un poil différent, The lost boy (feat Hanny Clive) s'aventure sur des terres embrumées du trip-hop et c'est un des morceaux les plus réussis de l'album, tout en retenue, en groove (oui on se répète mais on ne peut trouver mieux). Pour terminer notre tour d'horizon de The were seven, il nous faut encore citer Welcome to extravagance qui s'écarte largement du hip-hop en ajoutant les réverbs et échos chers aux amateurs de dub.
Les trois premiers titres (Return of the seven, The lost boy, Welcome to extravagance) promettent un album extraordinaire d'ouverture. Les trois suivants (Mother dove, Zero hill et Take'em on) ferment la porte pour se concentrer sur un aspect plus hip-hop cinématographique. Mais ce sont finalement les 9 autres titres qui tirent l'album vers le bas avec un rythme qui n'accroche pas vraiment l'oreille. On a vraiment l'impression d'écouter une bande originale, du genre de celles qui se cachent derrière l'image. Et quand il n'y a pas d'images, il ne reste pas grand chose. Quel dommage !
En écoute, The lost boy
The Herbaliser – There were seven
01. Return of the seven
02. The lost boy (feat. Hannah Clive)
03. Welcome to extravagance
04. Mother dove
05. Zero hill (feat. Twin Peaks)
06. Take'em on
07. A sad state of affairs (feat. George the Poet)
08. Setting up
09. Crimes and misdemeanours (feat. Twin Peaks)
10. What you asked for
11. March of the dead things (Night of the necromantics) (feat. Teenburger)
12. Deep in the woods
13. Inside the machine
14. Danny Glover (feat. Twin Peaks)
15. Move as one