Stone Sour - Stone Sour
Musique / Critique - écrit par Val Lazare, le 13/12/2003 (Tags : sour stone corey taylor album house bones
Stone Sour ou l'autopsie d'un album chiant.
Il fut un temps où cinq bonhommes de Des Moines en Iowa essayaient de faire de la musique. Visiblement, le résultat ne fut pas à la hauteur de leur espérance, et chacun s'embarqua sur des projets différents : Corey Taylor et Jim Root rejoignirent Slipknot.
Retentissant succès des neuf masqués. Deux albums brut de décoffrage façon grosse blague et suscitant presque autant de commentaires élogieux qu'incendiaires. Objet d'un buzz infernal, les neuf conjurés du Knot durent subir une sacré pression. Pression qui se matérialisa par la rumeur d'un hypothétique troisième album... acoustique. Au final, Slipknot fit un break et chacun partit sur des side projects, encore une fois. Si Joey Jordison a aujourd'hui formé Murderdolls, Corey Taylor a rempilé pour Stone Sour, profitant de sa notoriété pour remettre le couvert avec ses anciens amis.
La galette est éponyme. Stone Sour. 13 pistes pour un constat surprenant. L'un des membres du dernier groupe qui, bon ou mauvais, eut le mérite de pondre deux albums portés par un concept étonnant, commet aujourd'hui un album insipide.
La pochette dudit album semble nous offrir des indices. Pièce sombre donnant sur un ciel ombrageux, voies de chemins de fers qui se croisent, cendrier bien rempli. Stone Sour aurait essayé de trouver sa voie ? Corey Tailor de souffler après sa croisade Slipknot ?
Les hostilités sont ouvertes sur Get Inside, recette métal tantôt percutante, tantôt lourde, et portée par la voix rocailleuse de Taylor. Un bon tiers de l'album a défilé et déjà, la déception. Le chant de Taylor est beaucoup trop mis en avant, occultant complètement l'instrumental. On tend l'oreille. Root à la guitare s'échine sur le riff perpétuel, la batterie, lourde, manque de spontanéité... on croirait les Sours bridés. Seuls les refrains viennent troubler l'ennui, donnant l'occasion à Corey Taylor de faire coller sa voix à la rythmique pour, enfin, révéler un bout de mélodie.
Corey a beau entonné des let's go' (Blotter, Take A Number), on n'est pas vraiment d'attaque à le suivre. Certes tout n'est pas à jeter. Monolith, Inhale, Bother, Tumult sauvent l'équipage d'un crash prévisible en servant pour les trois premières un métal douceâtre et un power débridé bien sympathique pour la dernière.
Stone Sour est passé très près de la catastrophe. Sans la présence de Corey Taylor, cet album aurait été vite oublié. On espère un prochain opus plus éclairé, d'autant que les performances live des Stone Sour sont plus qu'impressionnantes.
A surveiller en croisant les doigts.