5.5/10Simon Dalmais : les chansons restent-elles ?

/ Critique - écrit par nazonfly, le 31/03/2011
Notre verdict : 5.5/10 - Simon a perdu le fil (Fiche technique)

Tags : paris musique scene simon pop festival concerts

The song remains est un album peu encombrant : il s'écoute tranquillement, il s'écoule tranquillement et il s'oublie presque tout aussi tranquillement mais manque clairement d'un petit quelque chose.

Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais Simon Dalmais est dans le monde musical depuis déjà de nombreuses années. Il a ainsi déjà joué des claviers avec Sébastien Tellier, il a travaillé avec Saul Williams, mais surtout il a grandement collaboré au travail de Camille, l'interprète de l'album Le fil qui n'est autre que sa sœur ! Il était temps sans doute pour lui de prendre son envol et, pour l'accompagner, il n'est pas étonnant de retrouver autour de lui des noms aussi prestigieux que Seb Martel, Vincent Artaud ou Cyril Aveque.

The songs remains. Les chansons restent. C'est souvent ce que l'on pense des titres qui ont traversé les âges, dont les compositeurs oubliés sont noyés par d'innombrables interprètes. Peut-être est-ce aussi la volonté de Simon Dalmais de composer ces chansons qui hantent l'auditeur pendant de longues heures/semaines/années. Force est de constater qu'au contraire, les 12 titres
Simon Dalmais a le blues
de ce premier effort sont loin d'atteindre le statut de morceaux mémorables. La musique éthérée de Simon Dalmais, où intervient principalement le piano parfois accompagné de violons, est aussi délicate qu'une aile de papillon. Sur cette musique sensible, la voix de Simon est mielleuse, comme un piège voulant capturer les plus subtiles âmes. Mais si l'effet fonctionne bien sur les premières chansons, il se délite petit à petit et le papillon peureux s'envole dans une volute colorée délaissant l'auditeur dans une écoute inattentive. Car, et c'est bien là où le bât blesse, la musique de Simon Dalmais a tendance à se dissimuler à l'arrière-plan et les mâchoires terrifiantes de l'easy listening la dévorent complètement. Certes quelques soubresauts nous rappelleront les meilleures heures de Coldplay ou de Tiersen et nous éveilleront un instant l'oreille avant que celle-ci ne retombe dans une torpeur qu'on peut habituellement ressentir à l'écoute d'une bande originale de film: sans doute est-ce en partie dû aux nombreux instrumentaux qui parsèment l'album. Comme une bande originale, la véritable réussite de cet album est sans doute cette faculté de remplir les petits interstices de la vie, de combler le silence et de laisser l'entière latitude au cerveau pour travailler, penser, réfléchir et faire toute autre chose qu'écouter de la musique.

Au final, The song remains est un album peu encombrant : il s'écoute tranquillement, il s'écoule tranquillement et il s'oublie presque tout aussi tranquillement. Longtemps caché derrière sa sœur, Simon Dalmais ne semble guère s'affirmer au long de ces titres qui sont autant de signes d'une personnalité effacée. Il est pourtant indubitable que le gars a du talent, sans doute aussi que l'album plaira aux adeptes des chansons douces que leur chantait leur maman. Pour nous The songs remain manque clairement d'un petit quelque chose, d'un petit éclair, d'un petit coup de folie, d'une prise de risque peut-être. Fade out.

Simon Dalmais – The songs remain
01. Le vol d'Icare
02. Waiting
03. Love again
04. Relaxandrea
05. Get on nice
06. Sunday promise
07. Sweet senses may love
08. Unfound home
09. L'école de la vie
10. Moving to town
11. 29 chords
12. Following