Sigur Rós - Concert à l'Olympia

/ Compte-rendu de concert - écrit par Vincent.L, le 17/07/2005

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De passage à Paris pour présenter quelques titres de leur nouvel album Takk... (« merci » en français) à paraître le 12 septembre prochain, Jon Thor Birgisson (chant et archet-guitare), Georg Holm (basse), Kjartan Sveinsson (clavier) et Orri Pall Dyrason (batterie) avaient donné rendez-vous à leurs fans le 12 juillet 2005 dans la prestigieuse salle de l'Olympia.

En première partie, le groupe Amina, composé de 4 jeunes islandaises qui accompagnent Sigur Ros sur scène depuis quelques années déjà, offrit 6 titres instrumentaux à base de violons, de xylophones et de bidouillages électroniques. Pas si lointaine de celle des quatre garçons islandais, leur musique mit tout le monde dans le bain avec un jeu de scène d'un autre temps (robes campagnardes, pieds nus, airs gênés...) et des titres atmosphériques très spirituels. Le public, particulièrement réactif, les remercia comme de rigueur à la fin de leur set.
Quelques réglages d'instruments plus tard, les membres de Sigur Ros firent leur entrée derrière un rideau blanc sur lequel fut projeté un jeu d'ombre et de lumière. Passée une intro plus qu'anecdotique qui eut pour seul mérite d'échauffer le groupe, les garçons de Reykjavik livrèrent un nouveau titre du prochain album qui de par son rythme orageux fit monter l'ambiance - malgré un problème de micro qui coupa la voix de Jon Thor Birgisson au moment de la montée la plus puissante -. Ensuite, dans l'engouement général, le levé de rideau nous rassura: le groupe n'allait pas être prétentieux au point de faire tout le concert sans se montrer.
Dans un ordre difficile à retranscrire et rapidement accompagnés par les violons d'Amina, les garçons enchainèrent des titres d'ágætis byrjun (Svefn-g-Englar, le monument Viðrar Vel Til Loftárása, Olsen Olsen...), des chansons de () (Untitled 1, Untitled 6, Untitled 8) et du nouvel album (le prochain single Glosoli à paraître le 15 août, Gong...).
Le défaut principal du concert fut la perte d'intensité musicale entre les titres calmes du début à la fin et ceux dont les montées psychédéliques entraînaient l'auditeur dans la magie. Ainsi, tout de suite après un moment fort, on retombait dans l'ennui platonique des titres les plus doux. Si sur disque ces chansons caressent tendrement le coeur des auditeurs, ils paraissaient terriblement longs sur scène. De plus, sur un certain nombre des nouveaux titres, la voix de tête du chanteur était systématique, ce qui avait de quoi irriter et lasser.
En conséquence, les titres d'Agætis byrjun furent les meilleurs en live, ainsi qu'une poignée de titres apocalyptiques extraits de Takk.... En rappel, Sigur Ros conclut comme lors du Concert au Grand Rex d'il y a deux ans, avec une version hallucinante d'Untitled 8. Si tout le concert avec été de cette trempe, on aurait pu parler de performance hors du commun.

Avec des jeux de lumières et des projections figuratives sur grand écran, Sigur Ros rajouta une touche esthétique à sa musique profonde. Si les titres les plus rythmés furent incontestablement les meilleurs, les plus doux ennuyèrent et lassèrent. Dommage...