8/10Ryat - Totem

/ Critique - écrit par nazonfly, le 20/06/2012
Notre verdict : 8/10 - Islandaise d'outre-Atlantique (Fiche technique)

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Il ne nous a pas fallut trente-cinq écoutes pour nous faire une idée de Totem de Ryat. L'Américaine a en effet indubitablement écouté Björk, pas la Björk de Violently happy mais celle qui a quitté ses premiers émois un poil pour une musique électronique plutôt planante, touchant au merveilleux.

Naturel...

La voix de fée de Ryat ressemble à s'y méprendre à la voix de fée de Björk : les
Ryat sans son totem
similitudes entre les deux sont frappantes,comme par exemple sur Invisible ours. Elles œuvrent en effet toutes deux dans une tendance très éthérée, féérique et naturelle, comme une bulle calme et hors du temps. C'est ainsi que Windcurve ouvre  l'album par une atmosphère qui pourrait rappeler celle qui se dégage d'un petit ruisseau peuplé de délicates dryades au milieu d'une verte forêt où susurreraient des elfes voletant ci et là. Cette délicatesse, cette poésie, superbement portée par l'organe de Ryat, bercent l'auditeur que la chanteuse évoque une chouette (Owl), un hippocampe (Seahorse), des rats (Ratz) ou n'importe quel autre animal totem. Car le nom de l'album, Totem donc, n'est pas anodin et chaque piste est censée représenter un animal spirituel distinct, délivrant un message. À vrai dire, il est plutôt difficile de saisir les messages en question tant les titres s'enchaînent et font partie d'une même totalité très organique.

... et  expérimental

Cet aspect foncièrement naturel s'accompagne d'expérimentations sonores qui sonnent plus artificielles mais ne déparent pas du reste de l'album. Ces expérimentations sont du reste un autre élément qui renvoie au travail de Björk, même si Ryat semble aller plus loin. Seahorse, en multipliant les breaks, les changements de rythme, est complètement déstructurée et ne sait pas sur quel pied danser. Invisibility cage sous des abords plus simples camoufle en réalité un travail certain sur des cordes qui naviguent entre classicisme et bidouillage mais ce n'est rien à côté de ce Ratz qui se complaît à être toujours en mouvement comme un magma de rongeurs qui donnent leur nom au titre. L'alliance de la nature et de l'artificiel donne à Totem un son inimitable et rarement entendu (à part chez Björk, mais cela a déjà peut-être été mentionné) mais indubitablement réussi.

On ne saura rien de l'animal Totem de Ryat, à moins que celui-ci ne soit multiple et partagé entre les différentes créatures évoquées dans cet album. Toujours est-il que la musique de l'Américaine parvient à combiner des éléments angéliques avec des expérimentations sonores poussées, sans être déroutantes, le tout rappelant bien évidemment Björk. Une artiste sans doute à suivre.

Ryat – Totem

01. Windcurve
02. Owl
03. Howl
04. Seahorse
05. Hummingbird
06. Footless
07. Invisible ours
08. Object mob
09. Invisibility cage
10. Ratz
11. Totem

En écoute, Owl