8/10Les Rita Mitsouko - Variéty

/ Critique - écrit par juro, le 13/05/2007
Notre verdict : 8/10 - Variétoche extra (Fiche technique)

Depuis un live pour leurs vingt ans de carrière, on avait presque perdu de vue Les Rita Mitsouko. Sans doute le poids des années après 23 ans de vie commune
entre Catherine Ringer et Fred Chichin au sein du groupe pouvait-on penser jusqu'à... Variéty. Partis humains revenus métalliques, c'est avec les boulons bien serrés, les deux clones robotiques des leaders du groupe posent sur la pochette avec un album fortement tourné vers l'international comme tendrait à le prouver la tracklist polyglotte et des collaborations fructueuses pour un album qui sent l'huile de première qualité !

Métallique, il en est question avec Rendez-vous avec moi-même sur laquelle Catherine Ringer roule les « r » comme on mastique un chewing-gum : avec férocité et persévérance jusqu'à produire son effet au bout d'un temps. Fred Chichin se fait plaisir sur les cordes et la résonance métallique, profondément rock, domine sur la voix pop de Ringer. Le single Communiqueur d'amour produit un effet détonnant, celui de rappeler les meilleurs titres des Rita avec ce swing obsédant et la sauvagerie de la chanteuse à l'état brut sur le refrain. Il est le parfait complément du titre précédent, L'ami ennemi. Tubesque : Même si est une douceur suave, totalement en opposition par rapport aux tonalités rock précédentes, le languissant Ma vieille ville à propos de Paris. Histoires d'amour (qui finissent forcément mal) sont au centre de tous les débats avec une gaieté relative.


Côté pop, Rêverie, Soir de peine et Berceuse se donnent la réplique, à croire que la construction de l'album est une sorte d'alchimie entre complément et dualité. Attirance et répulsion. Les Rita Mitsouko réalise ce grand écart avec une justesse impressionnante, soufflante d'inventivité sur les titres francophones. C'est cette touche d'innovation qui manque à plusieurs titres à vocation internationale (She's a chameleon, Ding Ding Dong ou les remakes de leurs propres titres, notamment en... chinois !). Badluck Queen s'en tire avec les honneurs. Même la collaboration avec Serj Tankian (System of a Down) n'est pas comparable avec la version française sur Terminal Beauty qui donnerait presque à penser de loin aux rythmes écorchés d'un Tom Waits. le texte est une pure merveille sur la dictature de la beauté.

Contrairement à leur pochette, Les Rita Mitsouko sont loin d'être des robots. Au grand dam de Philippe Katerine. Variéty pose les bases d'un retour en fanfare d'un groupe perdu de vue mais toujours bel et bien en activité, fourmillant d'idées, prenant son temps pour rendre une copie remplie de trouvailles. Les grands artistes ne meurent jamais, la preuve est faite.

Les Rita Mitsouko - Variéty
01. L'ami ennemi
02. Communiqueur d'amour
03. Rêverie
04. Berceuse
05. Même si
06. Rendez-vous avec moi-même
07. She's a chameleon
08. Soir de peine
09. Badluck queen
10. Ma vieille ville
11. Ding ding dong (ringing at your bell)
12. Terminal beauty
13. Berceuse (version chinois mandarin)
14. Communic'hearts in love
15. Terminal beauté