Rit - Concert au Sentier des Halles
Musique / Critique - écrit par juro, le 04/06/2006 (Tags : paris theatre musique sentier salle concert spectacle
Pour arriver au Sentier des Halles, il faut passer entre les gouttes et descendre un escalier étroit pour arriver dans une cave des plus accueillantes. Ce soir, l'antre troglodyte accueille Rit en tournée pour son concert relatif à son album Sans tambour ni trompette. Assis sur les bancs, dans à un cadre rappelant la campagne
et le retour aux valeurs naturels, l'interprète annonce un show intimiste entre folk, reggae, rock et délires psychédéliques. Quand la campagne s'invite à Paris, c'est tout un programme...
Sur la pointe des pieds, Rit accueille son public avec candeur et bonne humeur. Lançant deux ou trois blagues pour se détendre et détendre l'atmosphère, l'homme orchestre entame sa prestation par Sur la colline. La salle timide se laisse doucement porter par la voix douce et cette guitare acoustique que le jeune homme prend plaisir à gratter et à trifouiller la pédale de ses pieds nus pour donner une teinte plus électrique ponctuée de samples. Très soucieux de savoir comment « ça va ? » en face de lui, Rit prend le temps de dialoguer, de surprendre avec répartie et effets spéciaux à deux francs six sous subtilement mis en place au bon moment comme sur Bonsoir aux étoiles... et de quitter avec malice la scène pour un rappel dès la fin de Sur les flots. La très bonne entrée en matière se poursuit sur Où va ce monde ? tombant dans une sorte de douceur nostalgique, prônant un retour vers la nature et à la prise de conscience des humains.
La quarantaine de personnes présente se laisse dompter aisément devant la maîtrise totale du show par un artiste adepte des cabrioles non improvisées. Lorsque Rit s'arrête, le son du métro se distingue mais dès qu'il reprend la parole, les yeux sont rivés sur lui. Je latte est accueilli avec chaleur comme un petit moment de simplicité et après une reprise de Pourquoi ces canons ? d'Antoine et
des titres de ses précédents opus, Rit délivre les titres qui ont fait de son dernier album une petite pépite : Le naufragé, fleur des champs ou encore La vie était belle. Parfois lâché par la technique, Rit montre des ressources remplaçant sa platine pour scratcher par un effet « maison » des plus inattendus et mimant la clarinette. A la fois amusant et plein de bon sens, le show est délectable.
En rappel (encore !), Les pieds nus est de circonstance pour permettre à Rit d'exprimer au mieux son talent au travers de rythmes et de paroles pour le moins réussi. Sans tambour ni trompette mais avec bonne humeur, candeur et calme relatif, la confirmation sur scène du très bon album de cet artiste mériterait un coup d'oeil plus appréciable encore. Autant sur scène que sur disque, l'ambiance trouve un écho des plus résonnant et raisonnant...