Pomme - Concert à la Source à Fontaine - 02/10/2018

/ Critique - écrit par nazonfly, le 03/10/2018

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Après avoir manqué Pomme à Bourgoin-Jallieu, après l'avoir manquée à Saint-Pierre-de-Chartreuse, c'est avec une joie non feinte que j'ai pu la découvrir sur scène à Fontaine !

- C’était bien ce concert ?

- Oui, c’était un instant suspendu.

Un instant suspendu. Mes voisines de droite ont trouvé le mot parfait pour résumer la fabuleuse soirée passée en compagnie de Pomme à La Source à Fontaine.


DR. Pomme à la guitare

Au grand dam de pas mal de gens, le concert du 2 octobre à Fontaine était complet depuis longtemps : il faut dire que la salle de l’Auditorium avec ses 119 places assises est vraiment petite, trop petite en tout cas pour une artiste montante comme Pomme. Mais c’est bien là le seul défaut de la salle qui permet une réelle proximité avec l’artiste ainsi qu’une ambiance cosy et feutrée, magnifiée par de chaudes lampes à filament et un éclairage toujours chaleureux et délicat.

Dans ce soyeux écrin, Pomme débute son concert comme elle débute son album par la chanson À peu près, un titre tristement joyeux (ou joyeusement triste?) qui permet d’ouvrir la porte de l’univers de la chanteuse et de sa voix fragile qui semble toujours à deux doigts de se briser. Les titres s’enchaînent alors faisant la part belle à son album À peu près avec un inédit Les séquoïas que les fans ont déjà pu découvrir de multiples fois sur Youtube et En cavale issu de son EP de 2016. Même si En cavale est, de loin, le titre que j’apprécie le moins avec son refrain un peu trop celinedionesque, les arrangements de cette soirée le rendent largement plus agréable. De la même façon, De là-haut, pourtant excellent sur album, prend une autre dimension quand il est interprété à la simple guitare et qu’il est débarrassé de tous les nombreux instruments de l’album. Une véritable redécouverte !


DR. Pomme et son autoharpe

Sans grande surprise, le moment le plus magique du concert est la superbe, la splendide, la magnifique - les qualificatifs manquent - On brûlera sur laquelle Pomme ne s’accompagne que de son autoharpe dépouillant le titre de tous ses oripeaux pour n’en garder que l’essence la plus pure, la plus éthérée, la plus belle. Si on peut regretter l’absence des deux autres plus beaux titres de l’album, cet avis étant bien sûr complètement objectif, La lavande et A lonely one, la beauté de De quoi te plaire ou de Ceux qui rêvent, repris en sourdine par un public un peu timide, sans doute à cause de la proximité avec l’artiste, remporte tous les suffrages. Le concert se termine sur un faux rappel avec un public au diapason sur Sans toi et une berceuse, Tu dors enfin (edit: il semblerait, d'après Phel Dywn sur Twitter, que cette chanson, contrairement à ce qu'on trouve sur le net s'appelle Saphir, l'erreur est réparée), idéale pour clore en beauté un concert magnifique.


DR. Pomme, une mise en scène dépouillée

Pour finir cette modeste chronique, il n’est sans doute pas inutile de dire quelques mots sur Pomme elle-même en tentant d’éviter le sempiternel « petit bout de femme ». Pomme, même malade comme apparemment hier, irradie littéralement d’amour tout en restant d’une simplicité et d’un abord véritablement facile. Le public présent à La Source se souviendra évidemment de son petit rire quand elle a découvert son écharpe enroulée sur son fil de guitare ou son immense sourire à la fin du concert. Une artiste comme on aimerait en rencontrer plus !

Comme l’on dit mes voisines, un concert de Pomme est bien un instant suspendu. Un moment de grâce. Une parenthèse enchantée dans un monde d’autoroutes encombrées et de bars bien trop bruyants.