Piers Faccini - Concert à la chapelle des Beaux-Arts

/ Compte-rendu de concert - écrit par juro, le 16/09/2006

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Piers Faccini - Concert à la chapelle des Beaux-Arts : Faccinant.

Quand un concert se déroule dans un cadre inhabituel, les repères et les ambiances ne sont plus les mêmes. Ce soir, la chapelle de l'Ecole des Beaux-Arts accueillait exceptionnellement Piers Faccini pour la promotion de son nouvel album Tearing sky. Visiblement marqué par le décor, le public arrivait clairsemé et assez silencieux pour prendre place à même le sol sur les dalles de la salle. L'italo-britannique, peintre à ses heures perdues et ancien étudiant de l'établissement, évolue dans un tableau connu duquel il s'imprègne pour livrer une performance de qualité. Quand un haut lieu de la culture accueille une oeuvre d'art, la rencontre ne peut que bien se passer...

Entre sculptures et peintures médiévales, une petite scène prend forme dans le fond de la chapelle. Le public se masse, s'amasse gentiment pour écouter la douce musique de l'interprète. Commençant simplement par une double introduction composée de Fire in my head et If I, Piers Faccini pose une ambiance
d'accueil, restant un brin stoïque sur scène. La basse aux sonorités diverses (funk, africaine...) est monstrueuse, la batterie est appliquée, Piers Faccini est juste lui-même mais va très rapidement prendre son envol sur Midnight rolling. Plus entraînant, l'artiste peut développer son léger jeu de scène : quelques gestes, des poussées lyriques et un air d'harmonica. Quelques têtes commencent à hocher, le charme agit et devient une hérésie définitive dès les premières notes de Each wave that breaks.

The taste of tears finit d'achever les derniers récalcitrants, la performance au chant reste sans doute la plus délicate. Piers Faccini gagne le public et semble prendre confiance au fur et à mesure que les titres découlent de ses lèvres. Et arrive Come my demons. Titre de son premier album, ce blues mississippien endiablé à tous les sens du terme est lâché par salves cycliques de paroles et de maîtrise technique instrumentales. A ce premier tir répond une salve d'applaudissements. A bien y réfléchir et voir Faccini interpréter Come my demons devant ce mur d'anges peints en fond ressemblait à une image surréaliste de laquelle il sort vainqueur haut la main. La suite n'en devient que plus emballante. Seul, accompagné ou faisant intervenir un joueur de kora, Piers Faccini enchaîne à tout va.

Un retour pour deux titres, dont une chanson napolitaine définitivement convaincante pour l'interprétation, et voilà un concert réussi. Piers Faccini n'a pas forcé, il a joué le jeu, s'éclipsant sur la pointe des pieds, terminant par un « merci » dans un souffle. Un souffle qui se transformait en bourrasque dans la nuit... C'est quoi le titre de son album ? Tearing sky... Ah, tout s'explique...