9/10Orange Blossom sous l'ombre des violettes

/ Critique - écrit par nazonfly, le 10/10/2014
Notre verdict : 9/10 - Orange Blossom is the new Black Flower (Fiche technique)

Tags : fleurs orange violet rose feuillage violette ombre

Orange Blossom est notre coup de cœur de la rentrée. Venez lire pourquoi.

Comme la fleur d'oranger qui lui donne son nom, Orange Blossom est une fragrance venue d'Orient pour chatouiller nos sens et nous faire voyager par l'intermédiaire d'une musique qui explore une multitude de paysages aussi variés que sublimes.

Majesté orientale

Under the shade of violets met d'entrée les points sur les i avec un triptyque d'une qualité absolument exceptionnelle : Ommaty, Lost et Ya sidi ouvrent avec force et majesté une porte sur l'Orient par l'intermédiaire de la voix de la chanteuse égyptienne Hend Ahmed. Cette voix arabe, que l'on ne comprend malheureusement pas, se lamente dans une atmosphère triste et désespérée, modelée par piano et violons, les deux instruments habituellement privilégiés dans ce genre d'exercice. Et, comme dans l'art musical (et en fait tous les arts), la tristesse est source de beauté, on ne peut que se plonger avec délectation et frissons dans ces morceaux qui sont autant de joyaux en forme de larmes.


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Electro solaire

Cependant Lost apporte, entre ces violons omniprésents et un riff de guitare tout juste parfait, un côté electro qui annonce la suite de l'album. À notre grand désespoir Under the shade of violets abandonne son affliction éplorée pour partir, avec Pitcha, sur un chemin plus solaire, à la fois dansant et hypnotique. Un chemin que nous empruntons finalement sans problèmes avec Orange Blossom tant la qualité de leur composition est évidente : Pitcha est, dans ce style complètement différent, une autre réussite qui rappelle par certains aspects les meilleurs morceaux d'Ez3kiel (qui va bientôt sortir un album dont nous vous parlerons évidemment). Et on peut vous assurer en tout cas que c'est un vrai hommage que nous rendons à Orange Blossom !


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Mariachi et nubiens

Après un Good Bye Kô qui renoue un instant avec la mélancolie grâce à son chant en bambara, Orange Blossom, décidemment insaisissable, s'échappe cette fois-ci sur l'autre rive de l'Atlantique avec un Mexico qui ajoute une couleur mariachi à l'album ; et c'est cette fois Lhasa que nous invoquerons même si un chant en français apparaît aussi, histoire sans doute de montrer que, quand on a du talent, on peut mélanger les ambiances sans que le résultat final n'en pâtisse.

Comme Under the shade of violets ne pâtit pas non plus de l'arrivée d'influences africaines par l'intermédiaire de voix et de percus typiques. The nubian joue ainsi la carte des rythmes afro-beat notamment sur un final particulièrement exaltant et explosif tandis qu'Aqua clôt l'album et nous entraîne dans une danse qui se perd dans les méandres de la musique traditionnelle africaine, brésilienne, on ne sait plus, on ne veut plus savoir.

Et on s'en moque au final puisqu'on n'a qu'une envie : rejouer le disque encore et encore, et reprendre les chemins de traverse du voyage auquel nous a convié Orange Blossom, un groupe qui n'a de cesse d'explorer, de défricher, d'ingurgiter et de mixer un incroyable paquet d'influences variées avec un talent indéniable. Franchement ça faisait longtemps qu'on n'avait pas pris une aussi grosse claque avec un album.

Point fort : dès la fin du disque, il ne reste qu'une envie : repartir en voyage avec le groupe

Point faible : Black box et Pink man peut-être moins inspirées

La critique en 140 caractères : dans le même voyage, Orange Blossom nous propose des destinations de rêve entre Orient, Afrique et AmSud

En écoute Ya sidi

Orange Blossom – Under the shade of violets

01. Ommaty
02. Lost
03. Ya sidi
04. Pitcha
05. Jerusalem
06. Good Bye Kô
07. Mexico
08. The nubian
09. Black box
10. Pink man
11. Aqua