Les Ogres de Barback - Du simple au néant
Musique / Critique - écrit par Luz, le 02/08/2007 (Les Ogres reviennent, avec un petit album sans prétention, leur dixième tout de même, encore et toujours simple, mais suffisant, et réussi.
Les Ogres reviennent, avec un petit album sans prétention, leur dixième tout de même, encore et toujours simple, mais suffisant, et réussi.
Les Ogres de Barback par JiFAvant même d’y jeter une oreille, on est déjà séduit, oserais-je même dire conquis par la pochette, les couleurs, les dessins, la créativité avec laquelle le tout est fait, nous plongeant enfin dans un pack artistique complet reflétant le monde des Ogres.
Il faut tout d’abord comprendre que les deux précédents albums étaient des enregistrements live, d’une autre qualité, dans un autre esprit, et qu’ici, nous n’allons pas prévoir de sautiller de droite a gauche, ou nous dandiner de façon ridicule, comme nous savons si bien le faire en concert, mais nous allons nous poser, et plus qu’entendre, nous allons écouter.
Par conséquent, Du simple au néant est un album qui décevra les grands amateurs de la dynamique festive présente dans leurs anciennes chansons, comme Rue de Panam, Jojo, troquée contre un retour à la mélancolie, aux musiques douces, à un monde tout droit inspiré d’Edward aux mains d’argent (voir la ressemblance dans la chanson Jérôme) qui séduira les autres, et peut-être même un nouveau public, par cette nouvelle sonorité plus typée « world music ».
Les Ogres de Barback par JiFLes mélodies restent tout de même rythmées et fortement présentes, seulement, moins enjouées, plus réfléchies, plus douces. Les instruments ont changé, on y découvre plus de cuivres, de l’orgue, et de la batterie ; les champs s’élargissent, on y découvre d’autres invités, tel que Magyd Cherfy, Madina N’Diaye, et Daniel Mermet, changeant de ceux auquel le groupe nous avait habitué, comme Les Hurlements de Léo, ou encore Tryo, et ceci n’est pas pour nous déplaire.
Derrière cette instrumentation, les textes continuent leur chemin, engagés, mais sans la provocation, ni la violence criarde d’autrefois : ici, les Ogres se montrent calmes, sereins, et sûr de leurs opinions, sans la nécessité de crier pour se faire entendre, comprendre, mais plutôt de dialoguer. Un engagement en effet plus mûr, plus sage : les Ogres de Barback ont vieilli, ont vécu d’autres aventures, et le racontent, le traduisent au travers de petites chansons, de petites histoires tout à fait crédibles et humaines, que ce soit sur la paternité, l’homosexualité, la rupture amoureuse, l’immigration, la scène, l’âge, ou encore le traitement de la femme dans la religion.
L’album prend ainsi la forme d’un bilan, mais aussi d’un nouveau départ, débutant sur du nouveau, du rien, « du simple au néant ».
Les Ogres de Barback - Du simple au néant
01. Ma fille
02. Marée Basse
03. Et oui !
04. Pardon Madjid
05. 50 ans
06. Pour tant qu’il y aura des hommes.
07. Jérôme
08. Brebis galeuse
09. C’est beau
10. Corinna
11. Destin artificiel
12. Vieux
13. Con et blasé
14. Ni dieu, ni dieue
15. Il ne restera rien