R;Zatz - Cruel summer

/ R;Zatz - Cruel summer (voir la critique Krinein)

Forte de deux productions, de collaborations et d’expériences scéniques nombreuses et variées, R;Zatz revient en force en cette fin d’année avec son nouveau projet, « Cruel Summer ». Après «Will we cross the line ? » (2008) et « Vagina Rush » (2010), le projet d’un nouvel album mûrit donc dans les esprits de Takeshi (Guitare), Marilou (chant / basse - Mensch), Mathieu (batterie / Kaly Live Dub) et Céline (claviers / choeurs).

Sur «Cruel Summer», peu d’invités, mais 4 musiciens en accord parfait. Loin de la froideur de «Will we cross the line ?», ce nouvel album est définitivement plus mélodique, flirtant avec une certaine simplicité qui sublime chaque intervention de ses protagonistes. Si les influences trip-hop, indie sont indéniables, une certaine sérénité se dégage. Il fait chaud cette fois. Pj Harvey, Shannon Wright ou les guitares rétro de The Notwist auraient elles eu raison du groupe ?

Il suffit de poser l’oreille sur le titre éponyme, qui ouvre l’album pour appréhender les contours du nouveau chemin tracé par la formation. On imagine la beauté charnelle d’un paysage aux couleurs pastel (Cruel Summer, Dark Brown Eyes). L’émotion est palpable. Les riffs de guitares, lancinants, relèvent parfaitement la voix de Marilou, sensible, fragile (Stormy). Les nappes synthétiques, les xylophones en demie-teinte, les textures électroniques réapparaissent comme autant de clichés usés par un soleil brûlant. Puis la pâleur de ce matin estival laisse place au noir, au rouge sang (Flower in the Heaven), la résignation, la nostalgie s’estompent face à la détermination, la colère (U Got Me, Take a Look in the Mirror...). La voix de Marilou devient puissante, prégnante, comme possédée (Ordinary Chronicle).

R;Zatz a des choses à dire, des comptes à régler. Cet album en est le manifeste. Au fil de cette histoire épique, la proie devient prédatrice. La batterie, tantôt claire et lointaine prend toute sa place, le beat devient lourd. La basse que l’on connaissait ronde et omnisciente devient entremetteuse des interventions de notre chanteuse. La guitare, les claviers se font evanescents. Black Sifichi s’invite sur «Dark Brown Eyes» (morceau également disponible sur FX100), devenant ainsi l’icône fantasmée de cet été cruel. «Cycles stream», (invitant Takeshi au chant) nous emporte au coeur de l’entité R;Zatz, comme pour mieux en comprendre l’essence, rappelant avec justesse l’univers décalé de Leïla, où l’excellent Juniper de Filastine y La Bamba.

Très homogène, cet album est donc un subtil dosage des individualités du collectif. Aussi tendue qu’inattendue, R;zatz sera prête à défendre cette nouvelle oeuvre sur scène pour une tournée en mars/avril 2012