5.5/10Nihil - Figures & Creatures

/ Critique - écrit par Danorah, le 29/06/2006
Notre verdict : 5.5/10 - Ex nilhilo nihil fit (Fiche technique)

Suite au très beau Pandora's Box qui nous avait été proposé voilà deux ans par les Français de Nihil, on espérait beaucoup de ce nouvel opus, intitulé Figures & Creatures. Et c'est avec un certain désappointement que l'on découvre un album rock plutôt basique, assez peu inspiré et, exceptées quelques fulgurances salvatrices, plutôt approximatif.

Ca commençait pourtant bien : l'introduction mystérieuse et mélancolique enfle et se développe de manière élégante, mais aboutit malheureusement à l'un des titres les plus déplaisants de l'album. Failurology fait office de cruelle déception, oscillant entre couplets banals et refrain atroce, plus criard que mélodique, et à la justesse plus qu'aléatoire. Le titre suivant, Fahrenheit Hotel, n'est pas beaucoup plus rassurant, puisqu'on pourra lui imputer les mêmes défauts qu'à son prédécesseur : pourquoi le chanteur s'obstine-t-il à écarteler ses cordes vocales au lieu de les utiliser avec la subtilité qu'on lui connaissait jusqu'à présent ? Pourquoi le son est-il aussi étriqué, sans couleur, sans timbre ? Pourquoi les compositions sont-elles aussi vides d'inventivité ? Mystère et boule de gomme.

Heureusement, une écoute exhaustive de Figures & Creatures permettra également de déceler quelques titres moins désespérants. De fait, la seconde moitié de l'album se révèle nettement mieux pensée et exécutée que la première : Agoraphobia, quoique sans grande surprise, annonce un regain d'intérêt, confirmé par le très beau Someone You Hate. On retrouve enfin les envolées mélodiques du précédent album, l'atmosphère mélancolique et l'urgence qui se dégagent des compositions, et surtout le chant et les aigus époustouflants d'Yves Davo. Dans la même veine, Will You ? fait à nouveau dans un rock plus classique mais efficace, tandis que The Art Of Confusion permet enfin de percevoir tout ce dont Nihil est capable : chant maîtrisé, progression mélodique inexorable, refrain à couper le souffle, tout y est, ouf.

Avec Figures & Creatures, Nihil prend à revers ses auditeurs. Ce dernier album semble en effet tiraillé entre deux mouvances contraires : celle du rock vaguement énergique mais plat et sans envergure (à l'image de Cautérisé, sorte de mélange vaguement indigeste à mi-chemin entre Kyo et AqME), et celle du rock tourmenté aux tournures oniriques auquel nous avaient habitués les Bordelais. Il va sans dire que la seconde séduit autrement plus que la première, et trouve d'excellents représentants dans des titres comme Someone You Hate ou Spiral Down.

Par bien des aspect, Figures & Creatures déçoit : la technique vocale du chanteur laisse souvent à désirer, les claviers se font (trop) rares, l'inspiration semble s'être tarie et la plupart des compositions manquent d'originalité. Pourtant, The Art Of Confusion, Someone You Hate ou encore Portrait Of A Monster laissent entrevoir une sensibilité exacerbée et des capacités d'interprétation étonnantes. Un bilan mitigé, donc, qui laisse dubitatif et sur sa faim... Plus qu'à attendre la prochaine mouture...


Nihil - Figures & Creatures
01. Under The Surface
02. Failurology
03. Fahrenheit Hotel
04. Portrait Of A Monster
05. Cautérise
06. Agoraphobia
07. Someone You Hate
08. Will You ?
09. Now The Apocalypse
10. The Art Of Confusion
11. Spiral Down
12. Be Quiet Please
13.