Morgane (Clara) - Nuits blanches
Musique / Critique - écrit par nazonfly, le 09/12/2010 (Les Nuits blanches de Clara Morgane seront sans doute de grands moments sur les dancefloors. Ce n'est pas de la grande musique mais ça reste efficace.
Il était une fois, au pays du charme et du romantisme, une séduisante prêtresse de l'amour dont l'âme et surtout le corps étaient tout entier tournés vers de redoutables bacchanales, souvent diffusées lors des sabbatiques premiers samedi du mois. Or cette prêtresse, lassée sans doute de n'être reconnue que comme l'avatar de la perversion, plutôt que celui de l'amour, décida de quitter ce qui avait été sa vie pendant plusieurs mois pour rejoindre une autre divinité, plus acceptable, le dieu de la musique. La belle allait-elle se faire une place dans la jungle des sorties hebdomadaires ? Il était temps que l'aventurier musical se penche sur ce disque de Clara Morgane, puisque c'est d'elle dont il s'agit.
Les dessous de Clara Morgane
Je suis une fleurNous nous étions mentalement préparés pendant de longues minutes
avant de plonger dans l'inconnu des Nuits blanches de Clara
Morgane. Car on ne se lance pas dans un univers inconnu sans
d'extrêmes précautions ; d'autant plus que DéCLARAtion, le premier album
de l'actrice du Journal de Pauline, ne ressemblait pas à grand chose. C'est donc avec un soupçon d'appréhension
que nous chaussâmes les écouteurs pour affronter la jungle de ces
Nuits blanches. Une jungle de beats electro qui
remplissent l'atmosphère et invoquent le démon de la danse, celui
qui nous envoûte, nous jette sur la piste les bras en l'air dans le but ultime de nous faire nous vautrer sur la plus préjudiciable des chorégraphies. Mais, même
en transe, on ne peut que regretter les attaques sournoises de l'ami
des stars du moment ; j'ai nommé le vocoder qui intervient bien
trop souvent dans l'album. Si encore le vocoder était seul à agresser nos oreilles..., mais on n'échappe ni aux gros battements bien gras, ni aux réverb relous ou aux effets entendus et réentendus. Même les gémissements pantelants d'une Clara Morgane candidate à
l'élection du plus beau feulement sensuel peuvent lasser au bout de 40 minutes d'hymnes techno/house.
Faites l'amour avec Clara Morgane
Clarasatchok
Comme on ne se refait pas, le projet X de Clara Morgane est toujours
présent en filigrane dans son oeuvre. Sans doute pour cette raison qu'elle aimerait qu'on ne la prenne que pour celle qu'elle est (« Celle
que je suis »). Ses textes sont ainsi truffés d'allusions
plus ou moins coquines (« Nuit blanche», « French
kiss ») exaltant l'amour, physique comme sentimental. La
cambrioleuse des cœurs n'oublie pas non plus de proposer une version
de son album avec un making of sexy du clip phare, « Le
diable au corps » et le sans doute très attendu
calendrier. Heureusement, la surprise de l'album vient d'ailleurs :
les paroles de Clara Morgane qui, sans évidemment atteindre ceux
d'un Brel ou d'un Brassens (elle l'avoue elle-même), ne sonnent pas
si mal. « Il », par exemple, propose un jeu
réellement intéressant sur les notions opposés d'il et elle qui
s'entremêlent au fil des mots. Certainement pas exceptionnel mais
tellement plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre.
Clara Morgane n'est pas la dernière fille à se lancer dans la chanson et, si son album est inégal (le risible début de « French kiss »), elle touchera sans doute le public des boîtes de nuit. Car la cambrioleuse passe apparemment ses Nuits blanches à se trémousser sur les dancefloors dans un monde qui sonnerait comme l'hypothétique rencontre entre un Sexy Sushi premier degré, un Patrick Sébastien qui aurait troqué la grivoiserie contre la luxure et un David Guetta à la sensualité exacerbée.
Clara Morgane - Nuits blanches
01. Vous
02. Le diable
au corps
03. Même si je sais
04. Celle que je suis
05.
Mademoiselle X
06. Il
07. Good time
08. French kiss
09.
Nuit blanche
10. Un peu beaucoup
11. Hype
12. Le diable au
corps (rmx)