Ministry - Concert au Transbordeur de Lyon - 25/06/2008

/ Compte-rendu de concert - écrit par nazonfly, le 03/07/2008

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Doberman Crew et My uncle the wolf ouvrent le concert d'adieu de Ministry. Un concert d'une puissance rarement vue avec un Al Jourgensen visiblement exténué.

Meshuggah, Iron Maiden, Metallica et bien sûr Ministry. Tout le monde avait sorti son T-shirt noir pour ce concert événement du groupe d'Al Jourgensen. Un concert événement puisqu'il faisait partie du C-U- Latour, soit le concert d'adieu à la scène de Ministry ! Le groupe de metal indus, formé en 1981, a décidé de tourner le dos aux tournées : sans doute que les 50 ans de Jourgensen n'y sont pas pour rien.
Dès l'entrée du Transbordeur, on sent que l'on va assister à une soirée spéciale puisqu'un vendeur de bouchons d'oreilles nous précise que « le son va être particulièrement fort ce soir ». Oups !

Doberman Crew et My uncle the wolf

Tandis que les premiers entrés se ruent vers le bar ou les gradins, je me dirige devant la scène, ou plutôt devant les barrières distantes de trois bons mètres de la scène ! Etait-ce parce que le concert du jour d'avant, à Toulouse, s'était plutôt mal passé avec notamment des lacrymos ? Toujours est-il qu'un concert metal dans ces conditions est plutôt étrange. Bref, c'est dans une salle quasiment vide que débute la première partie d'une soirée qui comportera trois groupes : le Doberman Crew dont le premier LP, Trop d'obéissance tue l'insolence, vient de sortir. Du bon metal au chant hurlé et revendicateur, pas d'originalité mais ils se révèlent plutôt bons dans ce metal/fusion. Loin du public et première partie, ils auront cependant beaucoup de mal à faire bouger les quelques dizaines de personnes éparpillées ici et là.

La suite du concert se fera avec My uncle the wolf, originaire de Brooklyn. Là encore, un bon concert qui n'enthousiasmera pas le public, mais qui aurait pourtant mérité plus. Le son est clairement metal, voire légèrement bluesy sur certains titres comme Double barrel blues. Il faudra aussi noter une guitariste véritablement habitée, au point de se rouler à terre dans un très bon final. Alors que manquait-il à My uncle the wolf ? Difficile à dire, mais c'est peut-être un groupe à suivre.

Ministry, un mur de son

Passés ces petits amuse-bouche, c'est la grosse viande rouge de Ministry que le public attend avec impatience. Une viande rouge assaisonnée à la bière et au vin rouge, posée sur les amplis. Première surprise : le public est clairsemé et se répartit autant dans les gradins que dans la fosse. Assurément le concert sera plutôt tranquille. En tout cas au niveau du public, parce que dès l'ouverture (sur un titre des Revolting Cocks, autre groupe de Jourgensen), on est loin de regretter l'achat de bouchons. Pour une des premières fois, l'expression « mur de son » prend tout son sens. Les enceintes déversent la musique de Ministry, lourde comme une chape de plomb. Tellement lourde que le public semble comme anesthésié, pas de pogos, à peine quelques slams. Il faut dire que les kids sont absents dans les premiers rangs et dans la salle en général, et que ce sont les trentenaires qui ont, pour une fois, pris le pouvoir. Ceci expliquant sans doute cela.
Tandis que cet étrange public vit le concert à sa façon, les musiciens, solidement campés derrière de hautes grilles, les musiciens enchaînent les titres devant un écran diffusant quelques images de George W. Bush ou Oussama Ben Laden. Un set politisé comme d'habitude avec Ministry, notamment quand LiesLiesLies ou encore No W se lancent à l'assaut des petites oreilles du public. Le groupe évitera de jouer les tubes de Psalm 69 que sont Just one fix ou NWO, avant qu'ils ne soient réclamés à corps et à cris. Ces deux titres sonneront bizarrement beaucoup moins pêchus que le reste du concert. Un coup de mou au bout de plus d'une heure de musique ? Pour finir, c'est une reprise très très sombre de A wonderful world de Louis Armstrong qui clôt la soirée et donc les tournées de Ministry.

Le concert aura semblé bien court et le groupe un peu lointain planqué derrière ses grilles, même si le bassiste tentera vaguement de jouer au plus près du public. Au milieu de la scène, Jourgensen, visiblement exténué, affiche le poids des ans et des excès, accroché à son micro aux têtes squelettiques de vaches texanes comme un naufragé à son radeau. « Merci, vous êtes superbes », nous dira le leader de Ministry. De notre côté, c'est aussi un grand honneur d'avoir pu voir l'un des groupes phares du metal indus s'arrêter par Lyon pour sa tournée d'adieu. Le rideau se ferme sur plus de 25 de metal indus. Saluons la performance.