7.5/10Mimes of Wine - Apocalypse sets in

/ Critique - écrit par nazonfly, le 01/10/2009
Notre verdict : 7.5/10 - In vino veritas (Fiche technique)

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Un piano, une voix, quelques instruments supplémentaires, il n'en faut pas plus pour charmer un auditeur ravi...    

Mimes of Wine est un groupe italien né, nous dit-on, par une froide nuit d'hiver 2004 quand Amir Mogharabi dessina un superbe dessin et que Laura Loriga décida de le garder comme nom. Trois hivers auront été nécessaires à la jeune fille pour concrétiser ce projet et écrire les 10 titres de Apocalypse sets in. Dix titres célébrant la belle rencontre entre le piano et la voix de Laura.

Italian dolls

C'est une multitude d'univers qui s'entrechoquent dans ce magnifique album, même si on peut invoquer une certaine filiation avec Cocorosie en plus sain d'esprit, des Dresden Dolls qui se seraient assagis ou Alela Diane version Headless Heroes. Sur "Julius", le piano de Laura Loriga semble capturer la texture de l'hiver, le murmure du vent dans les pics glacés tandis que la voix habitée, accompagnée de chœurs lugubres, se mêle à la tempête qui hésite entre violence et douceur. Sur "Bolivar", la voix devient un cristal fragile, sur le point de se casser ou de s'enfuir comme un oiseau timide. Mais la trompette de Tiziano Bianchi amène le souvenir effacé d'une chaude fin de soirée estivale. L'association du piano et de la guitare sur Oberkamp se révèle tout simplement géniale et rappelle The silence of love de Headless Heroes, même si la voix vaguement éraillée, crissante fait penser à Björk, la fée islandaise. Le morceau se permet même un petit détour par la musique jazzy des cabarets des années 30 avec un semblant de claquettes, sans diminuer l'agréable impression qu'il dégage.

Un apocalypse tout doux

Si le piano et la voix dansent constamment l'un avec l'autre, le premier se fait parfois plus présent, plus lourd tandis la voix volette autour ou, au contraire, c'est le piano qui devient discret et s'efface derrière la puissance de l'organe de Laura. Ce duo, ainsi que la batterie, est mis en valeur par les nombreuses collaborations musicales qui émaillent le disque : un violon mélancolique de "From a forsaken bow", un violoncelle sur "Vernal", une clarinette sur "Fishes"... liste non exhaustive. Ainsi la musique de Mimes of Wine ondule, se cache, se fait oublier ou, au contraire, explose, attaque violemment. Certes tout n'est pas parfait dans Apocalypse sets in dont le nom ne colle pas franchement avec l'ambiance générale de l'album, à moins que l'apocalypse ne survienne sans bruit, ni fureur. Ainsi "Vernal" ou "Fishes" sont en retrait du reste des titres et mettent en valeur les réussites. Il faut d'ailleurs signaler la très bonne "Moth" dont les accents flirtent avec la bande originale de Requiem for a dream. La seule chanson sur laquelle on regretterait presque qu'il y ait une voix.

Avec Apocalypse sets in, Mimes of Wine n'est pas loin du chef d'œuvre et nous offre en tout cas un joyau aux multiples facettes, étincelant et magnifique. A savourer quand les feuilles mortes tombent en virevoltant, quand la chaleur de l'été n'est qu'un souvenir et que l'hiver s'annonce froid.


Mimes of Wine - Apocalypse sets in

01. Julius
02. K
03. Bolivar
04. Gozo
05. Vernal
06. Long lifting road
07. Oberkampf
08. From a forsaken bow
09. Moth
10. Fishes