Mika - Concert au Zenith de Paris - 11/10/2007

/ Compte-rendu de concert - écrit par Luz, le 13/10/2007

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Tout le monde en a parlé. Tout le monde a donné son avis, et celui-ci est rarement neutre. Quoiqu'il en soit, lors de ce concert, Mika nous a tout donné, jusqu'au confettis dans les yeux.

C'est avec peu d'enthousiasme, puis beaucoup de rires, que la première partie de Mika fut accueillie : Yelle. Hors les quelques morceaux connus (Je veux te voir, A cause des garçons) de ce petit groupe composé de trois personnes : deux hommes, une femme, le public ne réagit pas, ou peu à la musique. La voix de la chanteuse semble peu assurée, forte, c'est sûr, très très aiguë, c'est certain, mais avec énormément de couacs, ressemblant à de multiples larsens dans nos pauvres oreilles. La musique est bonne, rythmée : batterie et mix, mais gâchée par cette insupportable voix. Yelle se défend scéniquement, elle s'est améliorée et a une forte présence : elle danse, est dynamique, interpelle le public, suit le rythme, façon Tecktonik, un peu, et brille de mille feux avec sa tenue très disco : rouge pailleté, collant argenté et Converse jaunes poussin. Ce qui est dommage avec Yelle, c'est que leurs remixes semblent bien meilleur que ses propres morceaux.

Les lumières s'éteignent, sous les applaudissements, tout de même, grâce au dernier tube ultra-connu, et se rallument, pour laisser place aux changements techniques et scéniques, pour accueillir Mika comme il se doit. Le public sous tension surveille le moindre mouvement derrière le voile noir, afin de voir un peu avant tout le monde de quoi sera fait le décor.

Tout devient noir, soudainement, la musique change, la foule hurle, sautille, lève les bras le plus haut possible. Les spots éclairent le décor, simple mais efficace, composé d'une tenture représentant un arbre que l'on peut apercevoir sur le single de Happy Ending, et surtout d'une étrange boule bleue, un ovni qui éclate et laisse apparaître la silhouette d'un ange, dans le faisceau de lumière. L'ange disparaît, les notes du célèbre Relax, Take it easy résonnent, une voix se fait entendre, Mika arrive, d'un blanc étincelant, du haut de ses grandes jambes, et se déhanche, avec son excentricité magique. La voix nette, forte, épatante, tout comme sa prestation. Mika a commencé à parcourir la scène et ne s'arrêtera plus de courir avant la fin.

Les titres s'enchaînent, naturellement, avec des intros très bien trouvées, originales, comme par exemple le côté percussif de Love Today, excellentissime. Mika nous entraîne dans son monde, coloré, hors du temps, rempli de femmes étranges, et même d'un grand squelette à la démarche fantastique, accompagnant la reprise de Behind Blue Eyes que Mika glisse naturellement à la fin de Love Today, nous laissant, nous et nos yeux d'enfants, rêveurs. Une chanson douce : How Much Do You Love Me, inconnue au bataillon, calme, et belle, un moment de répit...
Le final est théâtral, accompagnant la chanson Lollypop on assiste à une mise en scène unique, des mascottes qui forniquent, puis s'entretuent, à mourir de rire. On se laisse faire, c'est la fin, on le sait, mais elle se fait douce, on ne sera pas déçu, c'est comme ca. Les ballons de mille couleurs volent, les confettis suivent, pour finir propulsés par les serpentins. Oui, c'était bien le concert de Mika, haut en couleurs et en excentricité : Mika, pourrait tout à fait être cette nouvelle égérie de la pop, que beaucoup veulent renier. En tout cas il en a l'envergure.

Les lumières s'éteignent, la musique de fond réapparaît, le Zénith se vide, doucement, jusqu'à ce que les derniers rêveurs, qui sont restés, juste là assis, à vouloir garder un peu plus de cette soirée, se fassent doucement pousser dehors par la sécurité. Le concert n'aura pas duré extrêmement longtemps, moins de deux heures pour Mika et sa performance scénique.

La nuit est douce et éclairée par les vendeurs de t-shirts et autres faux goodies, qui tentent tant bien que mal d'arnaquer le jeune public, et les pauvres parents qui n'auront qu'un désir, faire plaisir à leurs enfants. Les lumières du Zénith disparaissent, la foule aussi. Certains attendront tout de même Mika, d'autres se contenteront de s'éloigner, ballon géant à la main. Tous s'interrogent : après cet album, cette tournée, que deviendra Mika ? Va-t-il continuer, nous épater ? Ou va-t-il tomber dans l'oubli ?

 

Setlist (Pas tout à fait dans l'ordre)
Relax
Big Girl
My Interpretation
Brown
An Other World
Stuck in the Middle
Ring Ring
How Much Do You Love Me
Holy Johnny
Happy Ending
I Want You Back
Love today
Grace Kelly
Lollypop