7.5/10Method man & Redman - How High Soundtrack

/ Critique - écrit par Levendis, le 25/10/2003
Notre verdict : 7.5/10 - Depuis que je refume du shit (air connu) (Fiche technique)

Les frères pétards en vadrouille

En voilà un disque bien étrange, que les deux pieds nickelés les plus barjot du rap américain nous distille ici. Décalé est le terme qui nous viendrait à l'esprit, ou encore (pour être plus précis) complètement enfumé (ça tu l'as dit bouffi). Ce disque déroutant, en réalité une compile fait de classiques (sortit des deux albums solos des compères) et de inédits assez percutants, ravira à coup sur les amoureux de la fumette et de la défonce totale.
Pour les autres l'aspect musique suffira.
Ah oui ! j'oubliais de préciser que ce titre « How High », argotiquement « je suis raide défoncé », fait référence au film dans lequel, ne faisant pas les choses à moitié, les deux lascars évoluent. Cet OFNI, objet filmique non identifié, sorti en 2001 (et inédit en France) conte les aventures de deux cultivateur d'herbe,-plus précisément une nouvelle variété de marijuana-, qui après consommation de leur substance favorite voient augmenter exponentiellement leur Q.I et devenir des « super Einstein » du Bronx. L'absorption régulière de cette drogue finit même par leur faire d'accéder à la prestigieuse université de Harvard !!! S'ensuit des aventures plus tordus à l'humour potache où la fumette en est le thème principal.
Il faut bien le reconnaître le scénario est assez fumeux (c'était facile celle-la je sais) mais les protagonistes ne se prenant pas au sérieux il en ressort une sympathique comédie sans prétention. Avec ça, nous avons une B.O au poil ayant la même prétention : nous avons pas vu le film ? Tant pis ! nous auront le plaisir d'écouter le disque. Tout aussi poilante.

Avant tout Big Dogs (super potes) dans l'âme

Mais tout d'abord : Qui sont c'est deux zigotos? D'ou viennent-ils donc ? Sarkozy va-t-il les embarquer pour incitation à la consommation de stupéfiants ? c'est fort possible.
On les connaît bien pourtant, mais si ! Method man ! le charismatique membre du célèbrisime collectif
Wu Tang Clan (qu'on présente plus). Celui-ci, en vu d'une carrière solo, a signé chez le label Def Jam ( intégrant au passage un autre crew : le DefSquad, crée par Eric Sermon, moitié du groupe EPMD) et tiens ! chez DJ il y a déjà un autre célébre rappeur, qui en est la poule au oeufs d'or, la star montante et apôtre de la fumette sans modération : Redman, l'homme au bonnet (et aux yeux) rouge.
Les deux rappeurs, s'entendant aussitôt à merveille dés la signature de Meth sur le label, s'associent pour faire quelque morceaux ensemble qui finiront en albums ( Blackout en 97, et celui-ci en 2001). C'est sortant de succès de leur précédant album solo (Tical 2 : the judgement day pour Meth en 1999, et Malpratice pour Redman en 2000) que les deux rappeurs décident par quel mystère ( l'abus de fumette sans doute) de faire un film tout à leur gloire avec un disque à la clef. Les Blunt Bros (frères pétards) nous offre ainsi une disque très politiquement incorrect en ces périodes de tout répression concernant la fumette, tout cela dans un humour communicatif et planant. On pourrait penser que l'album est fait à la vite, comme pour tout B.O de film rap, mais non ! les BB se sont appliqués, et tout fait pour diversifiés ce disque. Et même si ils sont constamment sous l'emprise de divers psychotropes ils restent pas moins des artistes.

Excuse me ! I think I kiss the sky!!

D'habitude quand on entend parler d'un disque où le fil conducteur est la fumette, on pense aussitôt à la Jamaïque, au reggae, à une lenteur calculée : en clair on a l'image du Doc Gyneco des guignols. Mais étrangement sur How High Soundtrack, tout cela est différent, festif, et très dansant. Les titres (entrecoupés de quelques interludes rigolos) s'enchaînent de façon implacable et la rythmique des ¾ des morceaux est assez rapide et très dance-floor. Des titres comme les terribles Da Rockwilder, Bring Da pain, et Big Dogs, sont assez représentatifs de cet esprit. Les titres « pro-joints » sont aussi légions dans l'album, mais heureusement ils sont assez diversifiés : déjà nous avons le très californien Cisco Kid avec en featuring B Real des Cypress Hill, autre apôtre de la fumette sans modération ; suivit de How High pt.2, How High Remix, ou encore de l'explicite How to roll a blunt. On capte, derrière ces titres, assez bien la fumée et l'odeur illicites, assez enivrante, s'emparaient de nous (et contrairement à la substance incriminée, ces titres sont à consommer sans modération).
Dans tout ce trip, fait de fumette, de machisme tex-averyén et de délire constant, il reste quand même de la place pour placer une chanson bien entraînante, et légendaire par excellence : le célébrisime All I need, dans lequel Meth rap seul, avec au refrain la diva R'n'B Mary J. Blige. Un titre incontournable tout droit sorti du premier album (Tical, en 94).

En conclusion, album sympa, deux zigotos sympas, film sympa, soit pour tout ceux qui apprécient le coté festif du Hiphop. Procurez-le vous les yeux fermés.