9/10Matmatah - La ouache

/ Critique - écrit par Guillaume, le 25/06/2001
Notre verdict : 9/10 - La Ouache (Fiche technique)

Tags : ouache matmatah cedric album production rock musique

Ce groupe composé de Sammy (guitare, chant), Stan (guitare, chant, flûte), Eric (basse, chant, guitare acoustique, piano), Fanch (batterie, chant, percussion), a sans nul doute profité de la vague Louise Attaque pour accéder à la célébrité. Mais au delà de cette opportunité de lancement, on a découvert un groupe aux capacités musicales élevées. Le ton est bien sûr un peu celtique, mais juste ce qu'il faut pour que l'on ne tombe pas dans la monotonie. La relative diversité des instruments et des textes permet la production de musiques riches et variées. Même si les paroles sont engagées sur des sujets sensibles, avec plus ou moins de bonheur. La chanson L'apologie a entraîné une polémique, mais en même temps, c'est une publicité sans commune mesure qui leur est faite. L'album La Ouache est une réussite totale. Sauf pour deux morceaux : Dernière journée en mer et An Den Coz, mais pour celui-ci la déception vient de la mélodie plutôt que des textes. Malgré cela, on ne se lasse pas d'écouter en boucle La fille du chat noir, Emma, Troglodyte, Kerfautras, Derrière ton dos, Les moutons, et la complainte de Fanch. Je trouve pourtant navrant que la principale promotion du groupe se soit faite à partir de Lambé An Dro, qui est festive et populaire, mais qui n'est résolument pas la chanson la plus représentative de Matmatah. Le nouvel album Rebelote est sortit. Tout fiévreux je met la galette dans le lecteur CD. Et là, le choc! J'ai cru que j'avais acheté le disque d'un autre artiste. Car il n'y a aucun doute, Matmatah fait très fort en changeant complètement de style. Adieu les rythmes et tempos celtiques, seul reste le fond rock. Pourtant il est évident que le groupe maîtrise sa musique : c'est du tout bon, mais... différent. Les samples (ou scratches) sont présents dans certains morceaux, comme Quelques Sourires (qui est un réponse aux polémique engendrées par le disque précédent). L'ensemble est beaucoup plus sourd, les textes ne ressemblent plus qu'à des prétextes permettant d'insérer de la guitare (d'ailleurs un grand nombre sont en anglais maintenant). Le rythme est parfois trop redondant (Archimède) et on s'ennuie si on écoute le disque en boucle (malgré les "bons" Sushi Bar et The Grave Digger). Le bilan est pourtant plutôt positif : Matmatah a su évoluer (ou alors ils cachaient leur jeu afin de profiter de la vague celtique...?) ralliant ainsi un nouveau public, mais risquant de perdre les anciens fans. Pour ma part, j'ai l'impression d'avoir été trahi : en changeant autant de style, il fallait aussi changer de nom!