Ladylike Dragons - Turn them into gold
Musique / Critique - écrit par nazonfly, le 20/11/2011 (Tags : dragons ladylike groupe rock album turn gold
Contrairement aux lieux communs, la scène française, et particulièrement la scène rock française, n'est pas morte. Chaque critique sur Krinein, chaque découverte en est une nouvelle preuve. Aujourd'hui nous avons choisi de vous parler de Ladylike Dragons, un groupe formé à Meaux en 2006 et qui a su grimper les échelons, comme tout bon groupe qui se respecte : une centaine de concerts, un premier album Heart burst en 2009, une apparition remarquée en gagnant le concours Ouï love MySpace. C'est en 2010 que se situe le tournant qui pourrait faire passer Yann, Seb et Cindy du petit groupe talentueux à un groupe qui compte au niveau national : Izia les remarque à Aubenas et leur fait prendre le bus de sa tournée pour 9 concerts. L'année 2011 devient ainsi le moment idéal pour se lancer dans un deuxième album, Turn them into gold, que nous vous proposons d'analyser maintenant.
Rock garage et power-ballad
Le premier titre est sans doute l'un des plus importants d'un album : l'auditeur
A lady better than dragonsest encore 100% concentré, prêt à se laisser porter par la musique. Ainsi les artistes-d'un-tube vont y caler leur hit tandis que les autres s'en serviront sans doute pour donner quelques pistes de lecture. He saved the son pose ainsi clairement les bases du son de Ladylike Dragons : une guitare au son très garage qui sait monter dans les tours et brûler le bitume, une voix féminine énervée, hurlante en restant maîtrisée, une batterie accompagnant sans heurts le reste du groupe. Il est quasiment impossible de ne pas être conquis par cette ouverture sans retenue et sans concession. Assurément Turn them into gold sera tel un troupeau de chevaux sauvages galopant dans la poussière d'un été sans fin. Pourtant le deuxième titre, Love and so on, amène un autre aspect, tout aussi important semble-t-il : on sent ainsi que le groupe aime aussi officier dans une musique plus tranquille, plus réposée. Même s'il faut signaler que Love and so on tape plutôt dans le registre de la power-ballad qui explose de mille feux.
Aire de Wernicke
Ces deux aspects de la musique de Ladylike Dragons s'entrecroisent sans fin au
Turn him into bluelong des dix titres de Turn them into gold : on a même l'impression que les chansons s'enchaînent de la même façon, une chanson rapide (He saved the son, I'm a shoegazer, Magic potion) étant suivie d'un titre au tempo plus lent (Love and so on, My dad, Sun dog trail). Encore que seule My dad sait vraiment s'arrêter et laisser l'auditeur reprendre totalement son souffle dans une atmosphère plutôt glauque et glaciale. On retrouve dans ce morceau l'intensité de Hedonism de Skunk Anansie, s'il existe encore des gens qui se rappellent de cet excellent groupe des années 90. Et franchement, pour nous, c'est plutôt un énorme compliment de comparer Ladylike Dragons à Skunk Anansie ! Le trio Turn them into gold, Compromises, Magic potion est une parenthèse plutôt en deçà du reste de l'album : plus classique, plus mainstream dans l'approche rock, ces trois titres ne sont certes pas réellement mauvais mais il leur manque ce petit quelque chose pour allumer mille neurones dans notre aire de Wernicke.
Sueur et soleil
La gentille Sun dog trail redonne un peu de soleil à l'album mais c'est bien Your enemy qui relance la machine Ladylike Dragons pour deux titres qui closent l'album d'une fort belle manière : le premier toujours porté par la belle voix de Cindy et la guitare un poil sonicyouthienne de Seb est une belle réussite d'un rock qui tutoie les cieux et dresse le chemin vers ce très bon dernier morceau qu'est No time to mess around suintant la sueur du garage et bouclant ainsi directement avec He saved the son.
Ladylike Dragons – Turn them into gold
01. He saved the son
02. Love and so on
03. I'm a shoegazer
04. My dad
05. Turn them into gold
06. Compromises
07. Magic potion
08. Sun dog trail
09. Your enemy
10. No time to mess around
En écoute : Love and so on