6/10Khundalini - Deus In Machina

/ Critique - écrit par Danorah, le 21/10/2006
Notre verdict : 6/10 - Musique de l'étrange (Fiche technique)

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Pas toujours très mélodieux, Deus In Machina comporte quelques pépites d'ambiances d'une rare profondeur et démontre de réelles qualités de composition.

Dans le genre musique inclassifiable-inétiquetable-indéfinissable, Khundalini fait très fort : le nouvel album du groupe varois oscille constamment entre trip-rock rageur et életro ténébreuse, prenant un malin plaisir à se nicher dans les recoins les plus inattendus. Le point commun à tous les titres qui composent ce maelstrom parfois un peu indigeste : des atmosphères sombres et électriques dignes d'un soir d'orage en pleine canicule - à savourer de préférence à tête reposée.

Vous l'aurez compris, Deus In Machina ne constitue pas le paroxysme de l'intelligibilité, loin s'en faut. Bardés de guitares saturées et hypnotiques (Shining), s'adjoignant une rythmique plus souvent taillée à la hache que finement ciselée, les morceaux dégagent une impression de puissance brute, contrebalancée par les éléments électroniques et la voix de la chanteuse Manou. Une voix qui participe en grande partie de l'identité du groupe : un peu acide, habitée et lancinante, elle n'est pas de celles qui créent le consensus ou laissent indifférent. Que l'on se laisse charmer ou non par l'organe vocal de la jeune femme, on ne pourra en tout cas pas lui reprocher de manquer de caractère. La chanteuse semble porter littéralement chaque titre par la seule force de ses mélopées et de ses susurrements, par ailleurs nettement plus affriolants que les nombreux passages mi-parlés mi-chantés, plus agaçants que réellement passionnants (Rythme et abstinence remporte à ce titre, et haut la main, la palme de l'ennui suprême).

C'est lorsque la musique de Khundalini dégage une réelle sensibilité qu'elle se fait la plus efficace : Childhood représente un îlot de délicatesse doucement angoissante, sur lequel voix parfaitement maîtrisée et adjonction d'un accordéon épisodique font des merveilles. De même, Why et Could You Learn révèlent un véritable talent de composition et d'arrangement, talent dont la présence se fait plus qu'inégale sur cet album : souvent trop chargée et tortueuse, la musique de Khundalini manque par endroits d'une certaine lisibilité. Au contraire, My Fear, d'un aspect plus conventionnel, retiendra plus facilement l'attention, grâce notamment aux aigus aériens de la chanteuse, que l'on aurait souhaité entendre plus souvent tant ils ravissent l'oreille.

Pas toujours très mélodieux, Deus In Machina comporte quelques pépites d'ambiances d'une rare profondeur et démontre des qualités de composition qui ne demandent qu'à être développées plus avant, peut-être dans les directions plus épurées amorcées par My Fear et Childhood. Vraisemblablement plus habitué aux prestations en live qu'aux enregistrements en studio, Khundalini possède néanmoins le potentiel pour s'adapter à ceux-ci. C'est dans tous les cas ce qu'on leur souhaite pour les années à venir.

Khundalini - Deus In Machina

01. Mirroir
02. Against
03. Worry
04. The True Me
05. Childhood
06. Shining
07. Why
08. Rythme et abstinence
09. Shaman
10. Darkness
11. Could You Learn
12. My Fear