7.5/10Kabbalah, chaudron magique

/ Critique - écrit par nazonfly, le 29/03/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Magasin de porcelaine (Fiche technique)

Tags : masque astrologie magie signe magique symbole kabbalistique

Dans le chaudron aux couleurs chatoyantes de Kabbalah, chaque membre du groupe a versé un peu de lui-même donnant une étrange mixture rarement rencontrée auparavant. Nul doute que chacun pourra y trouver son bonheur.

Boxes, bagels & elephants, soit des boîtes, des petits pains et des éléphants, est le deuxième album de Kabbalah qui, malgré ce nom hébreux, est un groupe marseillais. Comme la cité phocéenne, le groupe est issu d'un étonnant brassage de cultures. Le fondateur du groupe, Stef Galeski, a ainsi bourlingué à travers le monde de Cracovie à Berlin, de New York à Istanbul, avalant,
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digérant les musiques de ces hauts-lieux du son. Il est accompagné de Uliphant 2000, Anakin Startseva, de Pat2Bass et Gerard Gatto. Le premier est un Allemand émigré à Brooklyn, enfant du hip-hop mais reconnu par le jazz, la deuxième est une Russe à la formation plus classique et débarquée en France à l'âge de 17 ans, le troisième puise ses influences au sein de ses origines camerounaise et antillaise, le dernier est marseillais, né dans le fameux quartier du Panier, site d'implantation de la colonie grecque Massilia.

Entre Bosphore, Allemagne et Inde

Chaque membre du groupe est ainsi venu avec ses instruments, sa culture, sa sensibilité pour amener sa propre pierre à un édifice aux influences multiples mais qui fait plus que tenir debout. Il faut dire que pour Kabbalah, la culture yiddish sert de liant entre les différents morceaux et les différents horizons évoqués par le groupe. Devil ou Love shnorer transpirent ainsi de cette culture si particulière tandis que, dans le même temps, Elephant mentsh, parsemée de pachidermiques barrissements, s'en va chasser sur des terres hindouisantes, que la bien nommée Der Bosfor apporte son lot de sonorités arabes et que No
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évoque, l'espace d'un instant, la Russie. Autant de saveurs différentes qui nous invitent au voyage dans un monde chaleureux et coloré où se croisent, se répondent, se mêlent l'anglais, le yiddish, le russe ou encore le chant berbère.

Entre hip-hop, jazz et musique du monde

Mais Boxes, bagels & elephants n'est pas un simple collage de différentes influences culturelles : le métissage est présent jusque dans les différents styles et ambiances qu'on rencontre dans l'album. Si la tristesse l'emporte sur Papir iz dokh vays où, toute en flux et reflux, la langue allemande nous berce entre douceur et nostalgie, la très dansante Der Bosfor, au contraire, tourne et tourne encore emportant l'auditeur dans un tourbillon incessant. Si le court intermède Mayn ketsele se drape dans de magnifiques cordes classiques, Sugar pie (The synopsis) se base un tempo hip-hop et les basses bourdonnent sur Love shnorer avant qu'un saxo débarque. Enfin si 7 world donne dans l'ambiance jazzy et feutrée du début du siècle passé, Good night & good luck est une jolie comptine aux chœurs apaisants qui se termine par une explosion musicale joyeuse.

Dans le chaudron aux couleurs chatoyantes de Kabbalah, chaque membre du groupe a versé un peu de lui-même donnant une étrange mixture rarement rencontrée auparavant. Nul doute que chacun pourra y trouver son bonheur.

Kabbalah – Boxes, bagels & Elephants

01. Devil
02. Love shnorer
03. Mayn ketsele
04. Sugar pie (-The synopsis)
05. Papir iz dokh vays
06. Elephant mentsh
07. Water
08. No ID
09. 7 worlds
10. The circle
11. Der Bosfor
12. Good night & good luck