De Joy Division à New Order, histoire d’un deuil puis d’une naissance !

/ Dossier - écrit par Carlitolindo, le 28/04/2012

Bonjour à tous Krinautes. Pour répondre à toutes les interrogations autour de cette nouvelle chronique qui sera bihebdomadaire je vais essayer de mettre ou remettre en lumière quelques pans d’histoire de certains artistes à travers des moments bien précis de leur carrière que l’on pourra qualifier de tournant ou tout simplement de coup de chance, mais au final c’est un véritable chamboulement de l’univers musical qui se crée et c’est  la que votre serviteur va essayer de vous faire comprendre comment on en est arrivé la !

 


Des débuts difficiles

Pour ma première je vais essayer à travers des morceaux musicaux choisis de vous expliquer comment du groupe Joy Division nous sommes passés à New Order en deux étapes bien distinctes qui sont le deuil avec l’album Movement sorti le 13 novembre 1981, soit 19 mois après le décès de leur ex-chanteur désenchanté Ian Curtis, puis la naissance avec l’album Power, Corruption & Lies qui tranche radicalement avec leur ancien groupe pour s’aventurer dans de nouvelles contrées musicales.

 

Replaçons-nous dans le contexte de l’époque, Joy Division est à l’orée d’une tournée américaine qui va les lancer vers une autre dimension ! Petit hic dans l’affaire, le chanteur du groupe Ian Curtis subit de plus en plus les lourds effets secondaires des médicaments censés combattre ses crises d’épilepsie chronique… Au-delà de ces ennuis de santé, notre homme semble aussi dépassé par sa liaison avec la journaliste Annik Honoré qu’il n’est pas arrivé à cacher à sa femme Deborah ! La veille de partir aux US pour ce que tout le monde considère comme l’ultime tremplin vers la gloire du groupe, Curtis se suicide dans sa maison laissant tous ses fans au bord du gouffre mais le reste du groupe lui semble plus marqué que jamais… c’est là que l’aventure New Order se dessine

 

Le reste du groupe (Bernard Summer,Peter Hook et Stephen Morris) décide dans la foulée de prendre le taureau par les cornes et de reformer un nouveau groupe avec Gilian Gilbert la petite amie de Stephen Morris au clavier ainsi que la guitare et  Summer au chant pour remplacer Curtis.

 


Pochette minimaliste comme ceux de de Joy Division
Dans les mois qui suivent le tout nouveau groupe reste marqué par le décès de Curtis. De ce fait une aura particulièrement sombre entoure les membres restant qui malgré tout livrent un dernier album posthume de Joy Division nommée Still. Puis très rapidement ils lancent leur premier opus Movement qui reste dans la droite lignée du style imprimé par « la division de la joie » , sombre et ténébreux, cet album est émotionnellement très fort pour le groupe dans un état proche de la dévastation  et plus alarmant encore, on les sent renfermés sur eux-mêmes musicalement et incapables de sortir la tête de l’eau  !

 

Voilà la piste Denial pour bien argumenter mes propos (notez bien que Bernard Summer force son chant pour essayer de coller au timbre de Curtis).

 

Et New Order naquit

 

On dit toujours qu’un groupe atteint la plénitude de son potentiel grâce à des rencontres que l’on peut qualifier de décisives ! Pour New Order ce moment décisif ne sera pas lié à une rencontre mais plutôt à un mouvement. Je m’explique, la Cold Wave (Joy Division en est assurément un des précurseurs) continue de perdurer à travers des groupes comme The cure, Siouxsie and the Banshees ou encore Wire… mais l’émergence de la scène techno/électro pop/ se fait de plus en plus pressante et le label de New Order, Factory , ouvre une discothèque « l’Hacienda » pour utiliser au mieux ce nouveaux mouvement musical… Et c’est là que le groupe découvre ces nouveaux sons qui vont définitivement les faire sortir de leur ère « post-Joy Division » pour enfin crées une musique non pas fataliste mais au contraire pleine de vie.

 

Le symbole ultime de cette nouvelle naissance est leur album qui suit Movement et qui se nomme Power corruption & lies. Le titre de l’opus n’est pas anodin et d’entrée le premier titre annonce la couleur ! Je vous laisse écouter Age of consent.



Changement de style en musique ainsi qu'en pochette

 

New Order avec cet album vient de réellement s’inventer et se démarque une bonne fois pour toute du style cold-post punk. Le groupe vire vers une autre facette de la New wave beaucoup plus électro pop avec une utilisation de plus en plus confirmés des synthétiseurs et des boucles sonores. Le résultat est probant et le nombre de fans va s’accroître de jour en jour avec, comme synonyme de l’immense succès de l’album, la plus grosse vente de tous les temps de maxi 45 tours pour le single Blue Monday.

 

Je ne vais pas aller plus loin dans l’historique mais sachez que New Order est un groupe avec une longévité extraordinaire et un talent hors pair dans la construction de nouveaux sons comme l’album Technique qui est sans doute un tournant pour la fin des années 80, mais ça c’est une autre histoire.

 

Juste pour l’idée voici Vanishing Point issue de cet album ( attention on vient de faire un saut de 6 ans et ça se voit rapidement)