9/10Jenny in Cage - Solid Liquid Ether

/ Critique - écrit par nazonfly, le 06/12/2008
Notre verdict : 9/10 - Where is Nicolas ? (Fiche technique)

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Un premier album prometteur pour Jenny in cage. Solid liquid ether est un très bon skeud d'un rock mélancolique et sans espoir.

Quand on se réclame de Deftones, Smashing Pumpkins ou A perfect circle, il vaut mieux ne pas se rater. D'autant plus que la liste des reconnaissances est plutôt imposante : mixage de l'album par Frédéric Duquesne (Empyr, Watcha, Mass Hysteria), récompense à Paris Jeunes Talents et surtout des concerts à la Boule Noire, au Nouveau Casino ou au Trabendo. Excusez du peu. Krinein se penche donc sur le premier album du groupe parisien Jenny In Cage dénommé Solid liquid ether.

Rage and grace

Une cage
Cage à boule
Dès les premiers titres, il est indubitable que l'influence de Deftones est ultra-présente (au contraire de celle des Smashing Pumpkins beaucoup moins évidente). : les couplets plutôt calmes sont brisés par des refrains pêchus soutenus par des guitares tranchantes. La ressemblance est particulièrement frappante sur Underwater, et surtout Tonight (we fly), un titre très réussi où la voix de Frank Woodridge se laisse aller à des hurlements maîtrisés qui évoquent ceux de Chino sur Be quiet and drive (far away). Fort heureusement, Jenny In Cage ne se contente pas d'un repompage réussi de la bande de Sacramento. Solid liquid ether est un album varié, comme les influences du groupe allant du metal estampillé 90' au rock plus classique en passant par grunge, gothique et jusqu'au jazz. En conséquence, certains titres vont même jusqu'à sonner punk, comme sur le couplet de Rockumentary ou sur Acid money love guru qui se termine sur un déluge de guitares. Mais Jenny in cage est aussi capable d'intérioriser sa rage et de proposer des chansons plus calmes et néanmoins magnifiques, Mandarina avec sa guitare en sourdine et sa batterie qui fait cataclop. Un album musicalement riche.

There is no hope

Le beau temps parisien
Le beau temps parisien
Mais surtout ce qui frappe dans Solid liquid ether, c'est cette impression de mélancolie, de tristesse sans espoir qui se dégage des morceaux. Memorabilia, avec ses petites notes de piano ramenant à l'univers d'Ez3kiel, est une descente dans un enfer intérieur, un morceau de douceur d'une noirceur à frémir : « Now I face the ghost on my own, now I face the past on my own, now I've made this choice on my own ». Même Murders in the 70', qui pourrait être un autre tube potentiel, se tourne ainsi vers un rock pas si anodin, avant de se terminer par un final qu'on qualifierait aisément d'apocalyptique. Et que dire de Chemical skin où le chant tangue au bord du précipice, à la limite de la chute, ou de Run to the sun où la voix, cette fois, s'élève comme une nuée de noirs corbeaux dans un ciel d'hiver. Juste de quoi oublier les quelques passages peut-être moins convaincants (le très Faith No More Weight of dreams, pourtant pas mauvais mais qui semble un peu déplacé ici).

Ce n'est pas tous les jours qu'on découvre un groupe français avec autant de qualités. Fans de Deftones, mais aussi tout simplement de bonne musique, vous pouvez y aller les yeux fermés ! L'album est distribué par Believe sur internet et disponible sur les principaux sites de téléchargements légaux.

 

Jenny in cage - Solid liquid ether

01. Underwater
02. Tonight (we fly)
03. Murders in the 70'
04. Chemical skin
05. Immediate sugar rush
06. Run to the sun
07. Memorabilia
08. Acid money love guru
09. Mandarina
10. Somewhere
11. Rockumentary
12. A million days
13. Hesitate
14. Weight of dreams
15. Solid liquid ether