Interpol - Antics
Musique / Critique - écrit par Vincent.L, le 26/09/2004 (Tags : interpol album antics ole rock livraison matador
Très attendu après le fameux premier album Turn On The Bright Lights sorti en 2002, le groupe Interpol revient fin septembre 2004 avec un disque composé de 10 nouveaux titres.
Toujours influencés par Joy Division, Bauhaus ou encore Echo & the Bunnymen, les quatres New Yorkais nous livrent un opus plus éclectique que le premier album.
En effet, bien que l'on ne change pas de style car l'on reste dans cet espèce de revival Rock-New Wave des années 80-90, Antics se caractérise par des chansons légèrement plus arrangées que sur Turn On The Bright Lights. Et c'est bien là la principale différence avec le premier album. Ici, on trouve plus de claviers (notamment des orgues électroniques) et des rythmiques qui varient plus souvent.
Mais, dans l'ensemble, avec Antics, Interpol continue sur la même voie.
Le premier titre, Next Exit, nous fait étrangement penser à Untitled, la chanson qui ouvrait Turn On The Bright Lights. Cette sorte de chant lancinant, hypnotique, cette mélodie légèrement répétitive et ce rythme très ballade mid-tempo Brit Pop classique nous montrent que le groupe ne compte pas nous décevoir.
La ligne de basse captivante de Evil fait monter l'album d'un cran. Ici, on retrouve les guitares de Turn On The Bright Lights et l'énergie ravageuse d'un Obstacle 1 ou d'un Roland.
Le single Narc, qui suit, a fait un bout de chemin depuis ses premières notes hésitantes des derniers concerts du groupe. Plus arrangé, moins appuyé au niveau de la grosse caisse et moins monotone au chant, Narc s'affirme comme un titre captivant avec une fin très Joy Division et un ensemble classique Interpol.
Take On A Cruise, ensuite, se démarque indéniablement avec ses légers choeurs, ses larsens maitrisés et son refrain mélangeant avec génie les astuces d'un Hands Away et d'un Leif Erikson. Sur ce titre, Interpol nous montre qu'ils savent très bien chanter et qu'ils sont maîtres dans l'art de la composition de chansons pleines de rebondissements intelligents.
A la manière d'un Roland ou d'un titre de Franz Ferdinand, Slow Hands ne fait pas dans la dentelle avec des riffs on ne peut plus efficaces, un rythme quasi-binaire très soutenu, des chants entraînants et un pont faussement reposant.
Avec Not Even Jail, on commence à comprendre qu'Interpol ne rigole pas, que le successeur de Turn On The Bright Lights est aussi bon, si ce n'est meilleur... Encore une fois, le groupe continue dans la même direction (on pense ici à Stella Was a Diver and She Was Always Down ou encore à The New) mais rajoute des synthés qui apaisent l'ensemble et qui font varier une formule qui aurait pu lasser. A noter un final tout en guitare qui nous ravit par ses sublimes mélodies qui ne cessent de nous faire bouger la tête.
Public Pervert, qui parait à première vue beaucoup plus lent que tous les titres précédents, séduit encore par ses variations d'ambiances, ses arrangements, ses guitares électriques contenues et la mélancolie qu'il dégage.
Avec C'mere, Interpol fait du Interpol sans rien apporter de nouveau avec un rythme entrainant, un riff accrocheur et un solo déchainé.
Les notes de Lenght Of Love, très répétitives, sont à la fois hypnotiques et énervantes. Le solo de guitare final nous montre que l'intention du groupe était ici de faire un titre plutôt bruyant et pas forcément très original.
Après ces deux minis déceptions, le titre A Time To Be So Small nous remet sur la bonne voie avec une première partie très classique Interpol, un pont et un final très doux.
Avec Antics, le groupe Interpol va encore faire parler de lui et séduire de nombreux nouveaux fans récemment séduits par des groupes comme Franz Ferdinand, Stellastarr ou encore The Strokes.
Les fans du premier album ne seront en aucun cas déçus par ce second opus qui montre tout de même une évolution du groupe avec de nouveaux arrangements.