8/10Les Hurlements d'Léo - Bordel de luxe

/ Critique - écrit par Maat, le 22/02/2011
Notre verdict : 8/10 - Un plaisant bordel (Fiche technique)

Tags : hurlements leo luxe bordel chesnel album gallardo

Bordel de luxe arrive cinq ans après son grand frère. Les Hurlements d'Léo ont changé, la moitié du groupe s'en est allée voguer vers de nouveaux horizons mais l'univers qu'ils ont su créer est toujours présent et ils reviennent avec une rage de vivre et une soif de contestation insatiable. Plus électrique, plus énervé que le précédent opus, cet album intrigue, dérange, puis passionne.

Les Hurlements d’Léo sont de retour, nos punks troubadours préférés nous apportent un nouvel album plein d’énergie. Ils ont perdu quatre membres depuis Au temps suspendu, mais en ont récupéré quatre autres pour les remplacer. Ces derniers ne sont pas des inconnus puisqu’ils suivaient les Hurlements depuis un moment, un ingé son par-ci, un batteur remplaçant par-là, et les autres venant des Touffes, la complicité est donc toujours présente.

Les Hurlements d’Léo nous livrent ce nouvel album, Bordel de Luxe qui est aussi le nom de la première chanson. Le titre représente bien le message que souhaite faire passer le groupe Bordelais.



Les Hurlements d'Léo - Bordel de luxe
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Nos ménestrels des temps modernes nous servent des textes très travaillés que l’on a parfois du mal à appréhender, mais qui collent parfaitement à l’univers musical épisodiquement dérangeant du disque. Des textes chantés, clamés, vociférés, parfois hurlés par plus de la moitié du groupe alternativement ; des voix différentes, une approche différente mais l'alchimie prend. Un univers dont on met quelques temps à s’imprégner mais que l’on ne souhaite plus quitter. Clavier et guitares sont devenus beaucoup plus électriques. Ces dernières paraissent plus énervées, teintées de distorsion. Les violons, l’accordéon et les cuivres s’entremêlent avec brio au milieu de ces sons électriques et montent en puissance à mesure que les notes s’égrainent.

L’album Bordel de luxe, ce sont des rythmes lents qui s’accélèrent pour finir souvent en un impressionnant mugissement, un courroux éclatant. De la rage, une flamme qui ne s’éteint pas et que l’on retrouve dans L’allumette facile ou dans un El fuego. Ce dernier est un titre qui se veut très révolutionnaire, reprenant le « El pueblo unido jamás será vencido » du compositeur Chilien Sergio Ortega transformé par les Hurlements en un « el fuego jamás será vencido ». On ressent une colère rehaussée d’amertume vis-à-vis de la société actuelle. Une accusation cinglante du comportement humain que l’on retrouve dans La haine, dans De l’allure ou dans Trader of love et qui prend corps dans Bordel de luxe. Les Hurlements d’Léo tancent les castes dirigeantes dans des critiques acerbes, comme dans La Valse de Copenhague qui évoque la conférence climatique qui a eu lieu dans cette même ville. L’album est aussi doté, en fin de piste, d’un Avril sur le Nil très fanfare, puis, si l’on ne s’endort pas, d’une chanson cachée très électro, un court remix de De l’allure.

En somme, Bordel de luxe est plein de vie, il bouge, il réveille, il donne à réfléchir, il dérange parfois tant par les rythmes, par ses complaintes mélodiques que par les thèmes abordés. Des textes que l’on doit réécouter pour en tirer la substantifique moelle et s’en imprégner.  On sent bien la patte de différents auteurs ; c’est un album très éclectique mais qui s’intègre parfaitement dans cet univers musical que nos Bordelais ont su créer, à la frontière entre variété, rock et des rythmes parfois plus punks.

Les Hurlements d'Léo - Bordel de luxe

Les Hurlements d'Léo - Bordel de luxe
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1.       Bordel de luxe

2.       De l’allure !

3.       Ticket pour le chaos

4.       La valse de Copenhague

5.       La haine

6.       Trader of love

7.       No hier

8.       Black heart in procession

9.       El Fuego

10.     Grand merci

11.     Avril sur le Nil