8/10Hotel 74 - Rooms, jusqu'au ciel

/ Critique - écrit par nazonfly, le 22/06/2011
Notre verdict : 8/10 - Chambre à bulles (Fiche technique)

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Autant de morceaux qui sont autant de pièces (les Rooms qui donnent le titre à l'album) et d'atmosphères et qui constituent un gigantesque manoir, un hôtel digne de Stephen King (ou Kubrick pour ceux qui préfèrent). Hotel 74 n'a qu'un but : prendre l'auditeur par la main depuis le sol pour lui faire monter les étages jusqu'au Penthouse qui clôt Rooms, et finalement l'aider à s'envoler.

Ami Krinaute fan de musique électronique, laissez-nous vous faire découvrir Hotel 74, étonnant groupe française qui, avec Rooms, aime multiplier les longues nappes planantes, parfois instrumentales, parfois accompagnées de voix angéliques.

En guise d'entrée de cet hôtel, on se trouve en territoire connu, et ce n'est pas pour nous déplaire. Room 72, Room 80, Room 87 et Room 69 (au passage,
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nous serions curieux de connaître les raisons de ces numéros de pièce) nous plongent dans un post-rock d'influence sigurrosienne évidente. Les voix murmurées, féminines comme masculines, s'associent à une musique froide et délicate, dignes des plus belles réussites des fabuleux Islandais.

Après cette brillante entrée en matière, Hall, principalement porté par une voix parlée, marque une séparation avec le reste de l'album. Exit en effet l'influence de Sigur Rós et place à une electro qui, tout en s'éloignant des terrains typiquement post-rock, en garde toutefois quelques souvenirs. C'est ainsi le cas de Room 88 dont les loops rappellent parfois Archive bien qu'ils restent en arrière d'une machine qui étire ses lamentations grésillantes à n'en plus finir. Et même si on peut noter un léger retour aux mélodies du début d'album sur Room 40 avec les scintillements du synthé et des voix et cette guitare qui bourdonne agréablement, une fois ce Hall dépassé, Hotel 74 offre une palette importante de son talent : des glitchs et
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blips décorent un Evelator un peu fade, les longues plages évaporées de Room 74 laissent la place à une explosion meublant l'espace sonore avant de redescendre brusquement. En vérité, l'auditeur parvient plus difficilement à saisir ces titres qui, sans cesse, fuient son oreille. Comme si Hotel 74 prenait un malin plaisir à nous perdre dans les dédales de leur création.

Autant de morceaux qui sont autant de pièces (les Rooms qui donnent le titre à l'album) et d'atmosphères et qui constituent un gigantesque manoir, un hôtel digne de Stephen King (ou Kubrick pour ceux qui préfèrent). Hotel 74 n'a qu'un but : prendre l'auditeur par la main depuis le sol pour lui faire monter les étages jusqu'au Penthouse qui clôt Rooms, et finalement l'aider à s'envoler.

Hotel 74 – Rooms
01. Room 72
02. Room 80
03. Room 87
04. Room 69
05. Hall
06. Room 88
07. Room 74
08. Pool
09. Elevator
10. Room 40
11. Room 66
12. You light the sky
13. Penthouse