8/10Furia Sound Festival - Edition 2006

/ Critique - écrit par Loic, le 22/07/2006
Notre verdict : 8/10 - Premier festival d'été, premier succès (Fiche technique)

Tags : festival furia sound cergy france musique groupe

L'édition 2006 du Furia Sound Festival fut bonne, mais pas excellente en raison de quelques petits détails. Et oui, c'est qu'à force de grandir, on devient de plus en plus exigent avec ce festival qui en 10 ans d'âge est passé d'une salle avec quelques milliers de personnes à une marrée humaine de 50 000 personnes réparties sur 3 jours en extérieur ! C'est donc la seconde année que le Furia installe ses 4 scènes dans le très beau cadre de la base de loisir de Cergy les 23, 24 et 25 Juin!

La programmation est alléchante et variée avec les groupes anglais phares du moment : Editors, Kill the Young et Babyshambles. La scène française est représentée en métal par la Team Nowhere qui réunit donc pour la première fois l'ensemble de ses membres, ainsi que Gojira. Les Têtes Raides, la Grande Sophie et Émilie Simon complètent la liste ! Premier constat quant à la diversité et le nombre de groupes, on ne pourra pas tout voir, il faudra faire des choix !


Vendredi 23 Juin


Le premier choix judicieux aurait été de quitter vendredi soir un poil plus tôt le boulot, ce qui nous aurait subtilement évité les bouchons parisiens et ainsi permis d'arriver à l'heure pour l'ouverture. Apparemment, nous n'avons pas été les seuls piégés malgré nous, car l'enceinte est loin d'être comble. Les conditions d'accès sont optimales si l'on accepte les 3.5 euros de parking situé juste devant l'entrée. Les plus justes financièrement peuvent néanmoins bénéficier d'un parking gratuit à l'écart du site mais desservi par des navettes gratuites.
Romain Humeau, chanteur du groupe Eiffel, qui s'est donc lancé en solo, est le premier artiste que l'on écoutera. C'est une découverte pour nous mais sans grande surprise. En effet, Romain avait une telle influence sur Eiffel que l'on retrouve beaucoup de similitudes, surtout dans la guitare au chant. Le rythme est par contre plus lent.
La Team Nowhere étant reportée au lendemain (l'annonce avait été faite quelques jours auparavant sans toutefois offrir la possibilité d'échanger ses places, dommage), c'est Aqme, membres dissidents de la team qui ont été appelés pour les remplacer. Les ayant déjà vu plusieurs fois en live, nous préférons nous installer sous la scène IV qui est en fait un petit chapiteau, pour assister au set des Fatals Picards, et ce fût réellement fatal. Et même si Aqme accapare devant la grande scène une bonne partie du public de ce début de festival, le chapiteau est plein à craquer, ce qui nous faire regretter leur programmation sur une si petite scène. Humour noir et second degré sont les ingrédients du groupe, véritable phénomène qui communique à merveille avec le public et arrive sans difficulté à le faire entrer dans son monde, où les joueurs de djembe sont tous des feignants de drogués, les enfants des empêcheurs de bien dormir, la Picardie une région avec des inspirations indépendantistes, et Bernard Lavilliers un croisement entre Indiana Jones, Jean Jacques Goldman et Garcimore, mais en moins mort. Bref, du gros n'importe quoi digne du meilleur de Marcel et son Orchestre. En quittant le chapiteau, nous passons devant la grande scène, juste à temps pour assister à la dernière chanson d'Aqme le très bon Si n'existe pas, qui nous fait regretter que ces deux groupes ait été programmés en même temps.
Peu après, petit détour rapide devant Zita Swoon, mené par Stef Kamil Carlens habillé en robe. Nous ne serons pas restés très longtemps, mais suffisamment pour être sur que ce dernier était meilleur dans dEUS. Direction ensuite vers la grande scène, où Emilie Simon s'apprête à jouer. Nous profiterons donc pour la première fois du cadre très agréable de cette scène, située idéalement en bas d'une petite pente, permettant d'assister à ce petit moment de poésie assis tranquillement dans une herbe pas encore complètement piétinée par la foule.
Après Emilie Simon, petit tour pour aller assister au concert de la Grande Sophie, une grande habituée des festivals. Elle enchaîne tube sur tube, mais habitué à son jeux de scène, ça finit par devenir lassant, et je quitte le festival prématurément pour être en forme pour la grosse journée du lendemain.


Samedi 24 Juin


Le beau temps et toujours au rendez vous, et nous arrivons juste à temps pour l'événement de la journée, le concert unique de la Team Nowhere. Et ça fait du monde sur scène car la team se compose de 4 groupes Enhancer, Pleymo, Wünjo et les petits derniers Vegastar, en remplacement d'Aqme qui a quitté le navire l'année passée. Un concert exceptionnel car c'est la première fois que ces 4 groupes partagent la même scène, et que cela ne reproduira sans doute jamais sous cette configuration, car après ce concert, Wünjo n'existera plus. On a beau penser ce que l'on veut de la team Nowhere, mais même les personnes hermétiques à leur musique seront obligés de le reconnaître, sur scène, ces 4 groupes ont assuré. Avec parfois jusqu'à 4 guitaristes, 2 batteurs, et 6 chanteurs sautillants sur scène, le public en aura plein les yeux, et plein les oreilles, avec les plus grands tubes des 4 groupes s'enchaînant sans répit. Le seul regret que l'on peut avoir concernant ce concert est l'heure à laquelle il a eu lieu, à savoir 15H. Et pour les fans de la team, qui n'ont pas eu la chance d'assister à ce concert unique, vous pourrez le revivre chez vous, puisqu'il a été intégralement filmé en vue d'un DVD.
Après ce concert mémorable, la tension monte encore d'un cran pour le concert de Gojira. Officiant dans un style plutôt difficile d'accès, le death metal, le groupe arrive néanmoins à rassembler un foule conséquente, sans doute grâce au succès de leur incroyable dernier album.
Apres quelques séances d'interviews, nous ayant fait rater les Kill the Young et une bonne partie de Venus, c'est enfin le moment de voir Yann Tiersen. Enfin, plutôt entendre, car il n'a malheureusement pas été programmé sur la grande scène, et de là ou nous étions placé, derrière une foule immense, nous ne voyions strictement rien de ce qui se passait sur scène.
Nous nous sommes donc éclipsés plus tôt, pour aller vers la grande scène pour le show d'Enhancer, pour leur deuxième concert de la journée, après celui avec le reste de la Team Nowhere. Enhancer et le Furia sont très liés, le groupe ayant débuté en même temps que le festival, ce qui donna une saveur particulière à leur show, toujours aussi efficace que d'habitude.
Après ce concert, pause repas, en alternant les Dead Kennedys et Arthur H, avant de se préparer pour aller voir Messer Chups sur la petite scène, devant un public restreint. Il faut dire que le groupe joue en même temps qu'une des grandes têtes d'affiche du festival, les Têtes Raides. Mais ayant déjà vu les Têtes Raides plusieurs fois, et en lisant le programme avec la mention « Messer Chups, groupe russe signé par Mike Patton sur Ipecac » la curiosité l'aura remporté. Et grand bien nous aura pris, car ce groupe mérite d'être connu. Formé uniquement d'un guitariste hallucinant de technique et d'une bassiste manchote, mais plutôt bien foutue et court vêtue, la musique purement instrumentale de Messer Chups est vraiment déconcertante. Jouant sur des samples originaux issus de dialogues et de BO de films d'horreur, l'originalité est au rendez vous et la mayonnaise prend incroyablement bien.
Après Messer Chups, c'est au tour des Babyshambles de jouer, et ce sera finalement Baxter Dury qui montera sur scène, car Pete Doherty n'a pas pris la peine de prendre l'Eurostar. Quelques anglais n'ayant pas pu comprendre l'annonce officielle seront surpris en voyant Baxter Dury monter sur scène pour la deuxième fois de la journée, mais ça nous permettra de voir ce groupe en live, les ayant raté en début de journée. Leur musique est très agréable, mais ce qui a fait la force de ce concert a été l'attitude nonchalante du chanteur, peut être habituelle (n'ayant pas vu le concert de l'après midi, je n'ai pas de point de comparaison), ou alors due au fait qu'ils jouent ici en guise de bouche trou.
En ce qui nous concerne, cette journée de festival se terminera par un petit tour devant la fusion des sautillants Fishbone sur la grande scène. Même si musicalement ce n'est pas trop ma tasse de thé, le combo assure un vrai spectacle sur scène avec son chanteur véritable showman qui ne tient pas en place.


Dimanche 25 juin


Même si la programmation annonçait une journée des plus agréables, la météo en décidera autrement. Alors que la géographie du site était on ne peut plus agréable lors des deux journées ensoleillées qui viennent de s'écouler, les pentes herbeuses se seront transformées en l'espace d'une nuit de pluie en des chemins boueux impraticables, rendant le passage d'une scène à l'autre on ne peut plus périlleux, malgré les aménagements de fortune organisés dans l'urgence par les bénévoles. La journée commencera donc par la finale du championnat de France d'air guitare, amusant mais sans plus, et qui ne nous retiendra pas très longtemps, jusqu'à au début du concert d'Anis. Je ne connaissais pas Anis, mais son concert fut une bonne surprise, et enfant du pays, il réussira sans problème à entraîner avec lui une bonne partie de la foule, grâce a son tube Cergy. L'état du chemin menant vers les Hurlements d'Léo nous dissuadera d'aller assister à leur concert, et nous avons préféré rester attendre tranquillement le concert de Marcel et son Orchestre.
Comme d'habitude, ce sera un grand moment, ce groupe festif prenant toute sa dimension en live. A noter que le chanteur quittera la scène pour aller faire une petite séance de « ventri-glisse » sur les pentes boueuses qui font face à la scène.
Nouvelle pause, le temps et l'état du sol nous dissuadent de bouger, nous attendons donc la venue de Mickey 3D, la grande tête d'affiche de la journée, et qui ne décevra pas du tout à sa réputation de groupe scénique. Privilégiant les morceaux de leur dernier album, le groupe ne délaissera pas les tubes de ses précédents disques, jouant notamment Respire, Johnny Rep, et remontant le temps jusqu'à la France a peur, avant de terminer comme d'habitude par une excursion en dehors de leur discographie par une semi-reprise (la chanson ayant été composée par Michael Furnon) de J'ai demandé à la Lune boostée aux stéroïdes.

La météo ne décidant toujours pas à s'améliorer, nous quittons avec regret le festival en sachant que les Editors, High Tone ou encore les Wampas sont encore à venir, mais l'appel de la douche chaude aura été le plus fort.