Full Metal Ponette - Concert à l'Autre Canal - Nancy - 05/04/2007

/ Compte-rendu de concert - écrit par Danorah, le 07/05/2007

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Souriant, travaillé et extrêmement bien ficelé, un set entièrement satisfaisant... quoiqu'un peu court.

L'Autre Canal, c'est quoi ? Un tout nouveau lieu culturel nancéen dédié principalement aux musiques actuelles, qui a ouvert ses portes récemment, et qui outre deux salles de concerts de tailles différentes, propose toute une gamme de services culturels : studios d'enregistrement et de répétition, centre de documentation, espace multimédia, atelier de production vidéo... L'Autre Canal se veut ouvert, éclectique et accessible au plus grand nombre. La programmation musicale semble également se diriger dans ce sens, reflétant une volonté de présenter au public des artistes évoluant sur la scène internationale, aussi bien que des groupes régionaux.

A capella...
A capella...
Full Metal Ponette, c'est quoi ? Un de ces groupes régionaux, justement. Qui se produisait donc pas plus tard qu'hier dans la petite salle de l'Autre Canal. Trois jeunes femmes, deux pianos. Un EP 6 titres. De l'énergie et des sourires à revendre. Et, exceptionnellement ce soir-là, l'accompagnement d'une petite section de cuivres, d'une flûte, d'une guitare et d'une batterie.

 

Les alter-ego version poupée des trois musiciennes
Les alter-ego version poupée
des trois musiciennes
Dès leur entrée sur scène, Armelle, Mélanie et Ségolène, toutes trois vêtues sobrement de robes noires légères, donnent le ton : de petites saynètes introduisent chaque chanson, donnant au set une fluidité et une convivialité qui leur attirent immédiatement les faveurs du public. D'autant plus que la configuration « trois filles / deux pianos » se révèle propice à un jeu de chaises musicales incessant : tantôt deux d'entre elles au piano et la troisième au chant, tantôt l'inverse, tantôt à quatre mains, tantôt a cappella, les chansons se suivent mais ne se ressemblent pas. La diversité et la complémentarité des voix ne laissent aucune place à l'ennui.

 

... ou aux pianos
... ou aux pianos
Les trois musiciennes explorent divers registres, aussi à l'aise dans la poésie mutine de Sans dessous dessus, que dans les tons plus graves de Cendres. La mélancolie affectée de Avoir l'air et sa conclusion qui fait la part belle aux cuivres rappelle inévitablement les Têtes Raides, tandis que les harmonies tendues de Tota mulier in utero et son final en crescendo font penser à une Jorane qui aurait troqué son langage inarticulé (le fameux phrasé dit « yaourt ») contre un texte français et engagé. Les paroles, justement, ne manquent pas d'éloquence, et si le ton se fait parfois un peu grivois, ce n'est que pour mieux donner vie aux textes et aux personnages que ceux-ci décrivent. Jamais dénuées d'humour, les trois filles jouent leurs textes autant qu'elles les chantent, parsemant leurs prestations de jeux scéniques et autres mimiques.

Souriant, travaillé et extrêmement bien ficelé, le set s'écoule sans temps mort, mais se révèle malheureusement trop court : à peine plus d'une heure, c'est très peu pour parvenir à s'immerger dans l'univers d'un groupe, et l'on commençait à peine à se prendre au jeu que l'on nous annonce déjà la dernière chanson. Frustrant. Malgré ce détail, les Full Metal Ponette laisseront un public conquis et sous le charme.