Diadems - Diadems
Musique / Critique - écrit par camite, le 02/02/2004 (Tags : diadems diadem andran cleon entreprise donnees bonlieu
Le premier (dernier ?) album des « perdantes » de Popstars le duel est sorti dans une indifférence presque louche. S'agirait-il d'un bon disque ? Au risque de perdre définitivement toute crédibilité, osons le dire : oui.
Ne nous leurrons pas : Universal a « formé » les Diadems pour ne pas laisser l'audience de Popstars Le Duel chuter suite à l'annonce du groupe victorieux (les Linkup, donc). Et, accessoirement, en vue de soutirer encore quelques euros aux jeunes fans de l'émission. Hop, un single, un album, la première partie des trois bellâtres et on remballe. Et bonne chance pour votre futur développement d'artiste en boîte de nuit, les filles. Le casse était presque parfait. Seulement voilà, les p'tits saligauds n'avaient pas prévu que les Diadems pourraient plaire. Mais vraiment.
Alors bien sûr, la noblesse musicale de notre époque ne manquera pas de sourire narquoisement en écoutant ces textes écrits en cinq minutes (comme Heroes de Bowie, cela dit), ces rimes démentes, expressions djeun's en veux-tu en voilà ("Hey, ce s'rait vraiment trop coooool", ce genre), voix inutilement torturées ("Mmmmh... c'est juste de la... photographiiiiieuh") et arrangements qui fleurent bon le maniement de Pro-Tools par un amateur. Et inutile d'espérer des chansons écrites par les filles elles-mêmes (ne parlons même pas de composition).
Postmodernisme light
Du côté des bonnes surprises, tous les instruments sont réels et sonnent comme tels. Pas toujours parfaitement identifiables, les voix touchent juste sur les lignes de chant mêlées. Les onze morceaux, inégaux, évoquent pour les mieux troussés (Je ne t'oublierai pas, J'ai déjà donné) des miettes anachroniques échappées d'une période mal définie entre les années 80 et la naissance de MTV. Un titre comme L'Amour à l'amiable (oui, bon) contient même une charge émotionnelle franchement inhabituelle pour une production de cette économie.
Cela étant, les pistes les plus positivement malades de cet album à planquer sous le lit sont celles qui mettent en scène leurs interprètes en tant que produits de la Real-TV, revenant au besoin sur le fantasme véhiculé par une émission comme Popstars : Encore, La Californie attend, Multipliez-moi... Vive le postmodernisme light. Mémo pour Ophélie, Angel', Marylore, Pookie et Alex : apprendre à jouer en attendant d'être remerciées par Universal, puis reformer The Diadems pour pousser la mise en abîme au-delà du raisonnable. L5 ou Whatfor ? Et pourquoi pas The Donnas en Français ?