8/10Dave Levenbach - Tout le plaisir a été pour moi

/ Critique - écrit par camite, le 22/06/2006
Notre verdict : 8/10 - plaisir partagé (Fiche technique)

Tags : eur dave pour tout page plaisir etat

Il y a deux ans, Dave sortait Doux Tam-Tam, album de reprises/adaptations de standards américains absolument bluffant et réussi. Pourtant, le disque n'a pas véritablement trouvé son public et on continue de rire sympathiquement à chaque passage télé, en se disant que ce pauvre homme est sans doute condamné à chanter Vanina et Du côté de chez Swan jusqu'à son dernier souffle. Et si, quelque part, la France était passée à côté d'un des plus grands chanteurs de son histoire ?

Dave n'a pas eu de Comme d'habitude et n'est pas mort à la James Dean. Heureusement, car le bonhomme semble se bonifier avec le temps. Philippe Uminski, déjà homme de l'ombre sur Doux Tam-Tam, aborde la remise de couvert en tant que réalisateur, au sens le plus glorieux du terme. Bardé de décorateurs et costumiers talentueux, d'abord. Sur Calme, Luka instaure une ambiance de crooner pépère, avec ce qu'il faut de piano, cordes et cuivres. Le côté artiste qui n'a plus rien à prouver et qui le sait se prolonge sur la chanson titre aux accents bossa nova. Thierry Stremler prend le relais sur Sous les cyprès, ses cuivres de fanfares en fin de journée et ses airs de Django, puis Chair inconnue, jolie chanson d'amour peut-être naissant. Au maquillage, Olivier Brion n'oublie pas la gaieté (Les petits bonheurs).

Sur ses propres morceaux, Uminski se fait compositeur de musique de film (Fou de l'Italie) au service des mots de Patrick Loiseau. Sa réalisation, avec force banjo et choeurs, accouche de subtils mélanges entre acoustique et virgules électriques (Portrait de vous, Tout seul comme un grand, l'imparable Exil Idéal), tout en restant ouverte aux suggestions (le happening final, la chanson écrite et interprétée par Dave).

Car à la fin de tout, reste Dave Levenbach, l'interprète, la star. Donnant toute sa mesure de grand chanteur classique sur la tragédienne Pas un jour ne passe, et simplement bouleversant sur Mlle Lucy, chanson de piano bar désert dans lequel flotte encore les nuages de la joie et de l'amour.