7/10Dave - Doux Tam-Tam

/ Critique - écrit par camite, le 07/06/2004
Notre verdict : 7/10 - Orange mélodique (Fiche technique)

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Certains artistes n'ont nullement besoin de passer à la télé pour vendre des disques. Inversement, Dave n'avait plus besoin de vendre des disques pour passer à la télé ces dernières années. Abonné aux émissions d'Arthur ou au service public sur lequel il nous a servi un nombre incalculable de fois le coup de la mèche relevée cachant le sosie de Michael Douglas, l'amateur de Gouda au cumin revient en cette année 2004 avec un nouvel album sous le bras. Un rapide coup d'oeil au dos de la pochette mentionne la présence de Keren Ann sur un titre pour le duo réglementaire. Mais surprise, aucune trace de Benjamin Biolay dans les crédits. A l'époque où l'Ukraine gagne l'Eurovision et où les 20 - 30 ans se précipitent chez le disquaire à chaque nouvel album d'Henri Salvador, plus rien ne peut vraiment nous étonner.

Les premières émissions promos parlent donc de standards du rock n'roll américain adaptés en Français par Patrick Loiseau, parolier de toujours de Wouter Levenbach (aka Dave, donc). Première précision : la très rétro et réussie Je n'sais rien de la vie vient directement du tandem Loiseau/Dave. Ensuite, le duo (ronflant) avec Keren Ann Let it be me cache en réalité l'adaptation en Anglais de Je t'appartiens de Gilbert Bécaud. Enfin, Blue Velvet et So much in love, interprétées en leurs temps respectifs par Bobby Vinton et The Tymes conservent leurs lyrics originales. Vient alors l'instant de la découverte sonore proprement dite et là, ça surprend. Doux Tam-Tam, la chanson-titre, adaptation du Come softly to me des Fleetwoods (1959) berce agréablement au bord de la piscine, un verre de sirop sucré à portée de main. Et alors que l'idée de s'endormir à l'ombre d'un crooner s'installe déjà dans notre esprit, la tonitruante L'attraction des coeurs (Music to watch girls by, 1967) dévaste tout sur son passage avec ses arrangements modernes et ses choeurs de folie.

La suite : un duo avec la muse chanteuse Marie-France (La Belle endormie), un autre avec l'ex Starshooter Kent (Ne t'embarrasse pas de remords), une chanson de piano bar (Les Heures) et des titres plutôt bons bien que plus dispensables : Si j'ai trop d'amour, Un signe de vie de vous, L'obsession, Vieillir avec toi... Certains resteront à coup sûr totalement insensibles à cette ambiance agréablement désuète. Difficile pourtant de ne pas reconnaître la qualité de la production d'ensemble. Dave chante avec conviction des lignes qui s'effondreraient lamentablement dans d'autres bouches. Quant à la réalisation, l'ex chanteur de Montecarl et toujours rocker Philippe Uminski s'acquitte de la tâche avec caractère. Le résultat : un objet superbement anachronique qui balaie les préjugés et régalera les oreilles au moins le temps d'un été.