Calogero - Calogero

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Originaire de la banlieue grenobloise, Calogero s'illustre dans un premier temps en juxtaposant son timbre de voix aux complaintes instrumentalisées des Charts. Le trio investit une dizaine d'années, au cours desquelles sont mis au point cinq albums et mises sur pied bon nombre d'excursions à travers la métropole. Par la suite, Calogero prolonge seul son effort. Ayant précédemment fait connaissance avec un certain Pascal Obispo, il est en mesure d'enregistrer un premier album, qu'il doit par ailleurs à un certain nombre de femmes. Au Milieu des Autres paraît en l'an de grâce 2000. Deux ans plus tard, Calogero est le nouvel opus, éponyme, de son auteur : une envolée lyrique qui se prolonge le temps d'un album et qui porte à croire, à l'instar du personnage très flaubertien de Mme Dambreuse que : s'adressant à Frédéric, dont elle comprenait qu'il ne jouât pas, ne dansât pas - Dans la jeunesse, on est triste.

Mille mots y sont débités, mille choses inanalysables et cependant expressives, entre lesquelles ne s'immisce pas la moindre revendication intermittente. En Apesanteur et Aussi libre que toi sont de parfaits archétypes de ce dont est capable leur interprète en terme de pure interprétation. Tien an men, dont les rimes ont été volontairement croisées, instaure ensuite un sentiment de profonde mélancolie, qui aura tendance à refaire son apparition lors de chaque délivrance musicale. Ce qui, traditionnellement, en invitera certains à se pavaner et d'autres à s'affliger devant de telles redondances artistiques. Le fait est que Calogero est un mélodiste hors pair, qui émaille son discours de bons accords de guitare basse, son instrument de prédilection. A noter la qualité de la double interprétation du huitième titre, qui sollicite Juste un peu de silence de la part de son auditoire : le seul duo de l'album, complété non sans grâce par une certaine Yvette Hammond.