8.5/10Bush

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 12/07/2004
Notre verdict : 8.5/10 - Sixteen Stone (Fiche technique)

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Amateur de grunge et de rock, si vous ne connaissez pas Bush, vous manquez quelque chose. Ce groupe anglais a connu ses plus belles heures durant la fin des années 90 grâce à leurs chansons qui ont bien souvent fait un carton mérité. Bush est habituellement considéré comme appartenant à la dernière vague grunge qui sévissait encore après la mort de Kurt Cobain. Cela est en partie vrai mais le groupe anglais possède une particularité propre leur permettant de se détacher du lot, peut être due à leur européanisme. Bush s'est formé en 1992 autour de Gavin Rossdale, le charismatique chanteur et guitariste beau gosse (oui, c'est important) aujourd'hui marié à Gwen Stefani, la chanteuse de No Doubt (ça c'est moins important) qui a réussi grâce à ses superbes paroles ainsi que par son sens de la composition à faire de Bush un groupe majeur. Il est accompagné de Nigel Pulsford à la guitare, Dave Parsons à la basse et de Robin Goodridge à la batterie. Même si Bush n'est pas un groupe véritablement puissant, il dégage une sensibilité que j'apprécie fortement et que je ne peux véritablement expliquer. Cela dit, c'est sûrement son côté sombre et intimiste qui me plaît, entre calme et énervement. La recette Bush est assez simple mais elle marche, une mélodie qui se retient facilement, des textes recherchés et des titres alternant entre l'hymne rock ou la ballade intimiste.

Sixteen Stone, la machine à hits

Bush n'a jamais véritablement connu le succès escompté en Angleterre et leur popularité a toujours été plus grande outre-atlantique que chez nous. Le groupe, d'abord signé sur un label américain, sort en 1994 Sixteen Stone dont la reconnaissance n'est pas immédiate. Pourtant, Bush a sorti un grand album qui ne comporte quasiment que des hits-singles. Ils n'ont peut être rien inventé mais le résultat est diablement efficace. Chaque chanson est différente et aucune n'est bonne à jeter. Elles sont toutes entraînantes, prenantes avec des refrains magiques, alternant à merveille les passages calmes et plus énergiques. Cela dit, on peut repérer quelques titres qui méritent de tourner en boucle dans votre chaîne comme les très rock Eveything zen, Little things ou Monkey ainsi que le voluptueux Comedown. Glycerine s'inscrit comme la petite marque de fabrique Bush, à savoir la ballade qui tue avec un Gavin Rossdale seulement accompagné de sa guitare et d'instruments à cordes. Je n'ai pas encore parlé de LA chanson de l'album à savoir Machinehead. C'est un magnifique titre rock ouvert par un énorme riff vite repris par la rythmique ainsi que par la très belle voix de Gavin. Vraiment un morceau à écouter encore et encore !

Razorblade Suitcase, pour le meilleur et pour le pire

Fort du succès de Sixteen stone, Bush sort deux ans plus tard Razorbalde Suitcase. Cet album se place dans la digne continuation du précédent en reprenant ses bases rock et grunge mais manquant fortement de cohésion. C'est un peu comme si l'album était coupé en deux entre une première partie excellente et une seconde beaucoup moins réussie. Tout commence pour le mieux avec le très rock Personal Holloway. Les deux titres suivants figurent eux aussi parmi les meilleurs du groupe. Greedy Fly est géniale avec sa petite mélodie montant doucement en puissance jusqu'au refrain déchaîné. Puis suit Swallowed, leur chanson la plus connue et qui fut quelques temps numéro un dans les charts américains. Le refrain est magique, les paroles et les riffs le sont tout autant, on comprend le succès. Il est d'ailleurs très probable que vous l'ayez déjà entendue. Le problème c'est que le reste de l'album n'est pas du même niveau. Les morceaux jusqu'à Mouth restent bons, dans une veine très rock mais n'ont plus la force des précédents. Les autres titres sont par contre beaucoup plus calmes et moins bons, comme si Bush avait manqué d'inspiration pour le finir. Il y a encore quelques chansons qui retiennent l'attention comme History, Synapse ou la ballade Bonedriven mais Bush peut faire bien mieux. Razorblade Suitcase est bon dans l'ensemble mais me laisse une impression mitigée puisqu'à côté d'excellents morceaux, on retrouve des titres assez moyens qui gâchent un peu le tout.

The science of things, l'approche atmosphérique

Après ses deux premiers albums, Bush connaît un fort succès et sort un album de remix dénommé Deconstructed complètement inutile (comme tous les albums de remix d'ailleurs) excepté pour la chanson Mouth. En 1999, le groupe sort son troisième album The science of things. On dit que l'album est beaucoup moins rock que le précédent, versant même dans l'électro à l'écoute du single The chemicals between us. Il n'en est rien. Seule cette chanson, géniale par ailleurs, est de ce type mais reste profondément rock avec ses riffs lourds et son ambiance plutôt sombre. Bush se permet en fait quelques expérimentations et réalise là un album très atmosphérique. Le groupe a oublié son côté grunge et fait du rock, qu'il soit électro, atmosphérique ou agressif. The science of things comporte beaucoup de bons titres comme les très rock Warm Machine, Prizefighter, the disease of a dancing cat (quel riff d'intro) et Dead Meat ou les atmosphériques Jesus Online, Spacetravel et Mindchanger. Les deux ballades sont aussi très belles entre 40 miles from the sun et surtout Letting the cable sleep qui me donne des frissons à chaque écoute. Bref, the science of things ce n'est que du bon, voire même du très bon (chemicals between us, Letting the cable sleep) et Bush a totalement réussi son passage vers des ambiances plus atmosphériques.

Golden State, un essai de retour à la case départ

The science of things n'a pas rencontré le succès escompté et Bush se remet alors au travail pour sortir un nouvel album. Le groupe revient alors vers son style d'origine, le rock tendance grunge. Golden State sort en 2001 après les évènements du World Trade Center (la pochette originale montrait une ombre d'avion qu'ils ont dû changer) et l'on entend bien que Bush a fait un album en forme de retour aux sources. Finies les expérimentations, on revient au style qui les a fait connaître. Malheureusement, le résultat n'est pas forcément très concluant. Bush a fait là son album le plus homogène mais pas le meilleur. Toutes les chansons sont bonnes, du même niveau et se ressemblent assez. Pas une ne se détache de l'autre et n'est vraiment sensationnelle. On a donc une impression de monotonie. Cela est compensé par le niveau des chansons qui est loin d'être mauvais. Bush fait effectivement du rock comme il le faisait à ses débuts mais sans l'efficacité et le petit truc permettant de faire des hits. C'est dommage.


Golden State
marque pour l'instant la fin de Bush. Le groupe n'a pas officiellement splitté mais n'est pas sur la bonne voie pour faire un cinquième album. Nigel Pulsford, le meilleur guitariste, a quitté les autres et Gavin Rossdale fait ses compositions dans son coin (un album solo devrait d'ailleurs sortir à la fin de cette année). Bush a quand même réussi à faire quatre bons albums ponctués par un grand nombre de hits. Sortir un album best-of regroupant toutes leurs meilleures chansons ne serait pas idiot, surtout pour ceux qui ne connaissent pas.