BigPants - Lazy & Versatile
Musique / Critique - écrit par juro, le 01/09/2005 (
Dans la catégorie « je sors de nulle part mais je vais me faire un nom très vite », BigPants possède une carte très sérieuse à jouer dans le domaine pop/rock. Avec un lot d'influences pas moins importantes que My Bloody Valentine, The Beatles ou encore New Order, Thomas Grandjean s'octroie le droit de prétendre incarner le renouveau suisse sans marcher sur les traces de Stephan Eicher. Ces références anglophones se retrouvent allègrement dans la composition d'un album frais. De toute beauté, Lazy & versatile s'impose comme la très bonne surprise du moment avec dix-sept titres défilant à toute vitesse et proposant une diversité de styles étonnante. Du style au stylisme comme le label +41 plus habitué à mettre en valeur leurs vêtements. Le petit monde de la musique recèle bien des surprises mais lorsqu'elles sont aussi bonnes que BigPants, on en redemande par dizaines...
La pochette de l'album le laisse suggérer, Thomas Grandjean possède un univers XXL. De cette pop subtile se dégagent plusieurs émotions : mélancolie, joie, force et de multiples références à des groupes dont l'influence se fait grandissante à l'écoute de l'album. L'instrumentation et la diversité des styles sont les points forts des nombreuses facettes de Lazy & versatile : Sorry soul laisse imaginer toute le potentiel de l'artiste à travers un morceau pop planant des plus classiques mais bien arrangé et mettant en valeur une voix susurrante et subtile ; à l'inverse, The kids ain't so mean, pur morceau folk, donne une envergure au talent de BigPants, tout comme Don't you try aux sonorités électro, la résonance de la gratte reste longtemps en tête. Like in the magazines montre une réelle personnalité, un talent de composition pour un titre peu commun, loin du conformisme habituel de la « pop attitude ». La basse prend un rôle déterminant dans la création artistique de BigPants (Where's Bill Grundy now ? , l'hommage aux Beatles sur V-lane...), la fausse impression que le disque sature aussi. La « pop attitude » laisse place à une « cool attitude » empreinte de cynisme.
Si quelques morceaux présentent des similitudes, le pardon est rapidement donné à BigPants car la musique transporte véritablement dans un voyage fait de douceur, de fantaisie mais aussi rock garage. De très bonnes surprises ressortent de l'album comme Beach Panties, superbe retour aux plus belles années des Beach Boys, Cd, Jimmy, Jazz & me ou la touche bluesy apportée à I can't touch it. Quelques arrangements un peu plus faciles sur les derniers titres laissent une petite impression d'inachevé pour ce qui aurait pu être une très très bonne surprise. Pour terminer, un titre instrumental inquiétant (Fog horn bells) et Luvvied et son « mouton humain » apportent une touche de fantaisie ironique supplémentaire à un univers qui n'en manquait pas, comme le suggère la postface de l'album. Un univers XXL, je vous le dis...
BigPants se laisse découvrir et prend un malin plaisir à faire son trou au milieu de la pop plus classique. Un talent suisse qui ne demande qu'à se découvrir peut-être très prochainement sur les scènes françaises. Les gros pantalons seront alors de sortie...
BigPants - Lazy & Versatile
01. Sorry soul
02. The kids ain't so mean
03. Don't you try
04. Like in the magazines
05. Where's Bill Grundy now ?
06. V-lane
07. Closed doors & bad weather
08. You've never bitter
09. Eyewear
10. Beach panties
11. Cd, Jimmy Jazz & me
12. I can't touch it
13. Vertical love
14. Deviation
15. A thousand vacant dreams
16. Fog horn bells
17. Luvvied