9/10Arman Méliés, IV sans licence

/ Critique - écrit par nazonfly, le 03/04/2013
Notre verdict : 9/10 - Arman sans d (Fiche technique)

Tags : musique album rock melies paris arman nouvelle

Une simple guitare suivie par un synthé en arrière plan qui distille savamment ses nappes éthérées. Et une belle voix légèrement grave
DR. François Berthier
qui se pose dans un calme olympien sur l'évanescente fragilité d'une musique précieuse et délicate. Il y a quelque chose qui se dégage de ce IV, quatrième opus d'Arman Méliès. Comme une rencontre inédite entre une electro indéfinissable bien que délicieusement planante et un chant en français qui bizarrement ne dépare pas. Au contraire le mélange est d'une évidence époustouflante, éclatant parfois dans un retour vintage aux années 80 sur Dans la centrée (oh oui, tu le sais, mon p'tit coquin, qu'on n'aura jamais terminé avec ces années-là), se glissant ailleurs dans un rêve éveillé lancinant comme une transe chtonienne en forme d'éloge à une certaine Silvaplana (apparemment une commune suisse où Nietzsche aurait eu l'idée du concept de l'Éternel Retour), éclaboussant nos oreilles d'une musique d'une classe folle (Rose poussière) sans que l'on sache exactement quelle est la recette de cette alchimie qui fonctionne plus que de raison. Sans doute est-ce cela que l'on nomme talent.

Cet album est-il alors parfait ? Certes non, la perfection n'est pas de ce monde. Des vitrines qui abandonne l'atmosphère évaporée des premiers titres et se lance dans une electro plus enlevée nous paraît un peu en deçà. Pourtant on aime en général quand la musique se fait plus rythmée mais ici on perd trop d'atmosphère sans qu'on y gagne réellement en lourdeur comme on aime.

Et puis il y a Mes chers amis un long morceau instrumental sans paroles. Sans paroles ? Attendez, attendez, pourtant le clip avait des paroles, issues d'un discours de Nicolas Sarkozy. On ne sait pas pourquoi Arman Méliès a décidé d'abandonner le discours mais heureusement on peut regarder le clip ci-dessous.

Au résumé IV est un très bon album, doté d'un atmosphère originale. Le genre d'album qu'on peut sans problème écouter en boucle.

Point fort : une autre vision de l'électro

Point faible : un Mes chers amis amputé

Arman Méliès – IV

01. L'art perdu du secret
02. Mon plus bel incendie
03. Pompei
04. Silvaplana : Röcken – Schwarzwasser – Der Antichrist
05. Rose poussière
06. Des vitrines
07. Fern insel
08. Dans la cendrée
09. Arlésienne
10. Mes chers amis