6.5/10Arielle Dombasle - Diva Latina

/ Critique - écrit par nazonfly, le 22/05/2011
Notre verdict : 6.5/10 - Lapine divine (Fiche technique)

Tags : dombasle arielle eur diva latina album promo

Avec Diva Latina, Arielle Dombasle, dont nous n'attendions pas grand chose, parvient à la fois à nous énerver sur quelques titres et à nous surprendre sur d'autres. Un album à écouter au moins pour découvrir.

Vous le savez, sur Krinein, on aime les reprises. Alors on ne pouvait bien évidemment passer à côté de Diva Latina, sixième album de l'arachnéenne Arielle Dombasle. Surtout qu'associer des reprises à une femme aussi sophistiquée et décriée que la femme de notre BHL national pouvait augurer d'une critique sympathique à écrire. Le premier extrait à atteindre nos oreilles a été Hasta siempre pour l'émission Les stars se dépassent pour ELA qui voyait une Dombasle en combinaison dorée et affublée du béret à l'étoile rouge de Che Guevara se lancer dans une chorégraphie douteuse (à voir par ici). Une reprise effrayante.

Outre Hasta siempre donc, on croisera dans cet album au titre si modeste (à moins que ce ne soit du second degré ?) des morceaux aussi différents que Porque te vas de l'Espagnol Jose Luis Perales, Mala vida des Français de la Mano Negra, Mambo 5 écrit par Pérez Prado et repopularisé par Lou Bega, Pata pata de la sud-africaine Miriam Makeba ou encore Hijo de la luna de Mecano ! Arielle Dombasle reconnaît avoir réinvesti la part mexicaine de son être par le biais de la musique : on s'étonne alors du grand écart entre ces titres et de leur choix, pas franchement très audacieux. Mais las, posons tout de même une oreille sur cette galette.

La mauvaise vie

La première constatation est qu'il y a à boire et à manger dans ces 12 titres très
Est-ce mon bon profil ?
différents. Commençons tout d'abord par les erreurs de parcours. La plus évidente est peut-être ce Pata pata qui dénote par rapport au reste de l'album : la présence de Mokobé de 113 donne un côté hip-hop qui jure franchement au milieu des autres chansons plus électro-latino. C'est justement aussi cette volonté de prendre une voie très electro qui plombe franchement Mala vida. Certes cette version est originale mais, malgré la présence des musicos originaux de la Mano, on regrettera que les riffs mémorables soient presque mis en sourdine derrière des rythmes electro mal foutus. Au passage, il faut signaler que les boum-boum que l'on entendait sur le live de Hasta siempre cité plus haut sont quasiment absents dans la version de l'album. Il n'empêche que Hasta siempre, pourtant une chanson exceptionnelle, perd beaucoup sous la patte d'Arielle Dombasle : il est évident que la chanteuse est loin, très loin de la révolution cubaine. Mais ce qui est encore plus dommageable, c'est qu'elle ne peut s'empêcher de monter les aigus, comme elle le fait, avec plus de bonheur sur El gato montes. Sur ce titre précis, ça ne fonctionne juste pas du tout. Comme ne fonctionne pas franchement Mambo 5 mais il faut dire que le matériau de Lou Bega (Arielle Dombasle reprend notamment les textes du chanteur italo-allemand) est loin d'être extraordinaire.

Fils de la lune

Au contraire, Arielle Dombasle ne s'en sort pas si mal sur Hijo de la luna, même
Ah oui, il manquait juste un chapeau
si là encore l'hispanisation et l'électronisation du titre font perdre un peu de la douleur et de la tristesse qu'on ressent dans l'original. Porque te vas, elle aussi, se la joue plus electro et, débarrassée des encombrants cuivres du titre de Jeannette, accompagnée de subtils riffs de guitare, la chanson est plutôt intéressante et plus que largement écoutable bien qu'on sente qu'Arielle Dombasle se bride volontairement la voix et qu'elle aimerait partir plus haut et de proposer autre chose. Ce qui est le cas sur Gopher mambo (dont 50 cent a repris les premières notes sur son titre P.I.M.P.) où la chanteuse se laisse à des vocalises pour le moins osées. Mais les deux vraies réussites de Diva Latina sont La luz dont le rythme tranquille laisse une grande place à la belle voix d'Arielle Dombasle et surtout Yo le decia où cette même voix permet de surpasser l'originale de Nilda Fernandez. Deux bien belles chansons.

Avec Diva Latina, Arielle Dombasle, dont nous n'attendions pas grand chose, parvient à la fois à nous énerver sur quelques titres et à nous surprendre sur d'autres. Un album à écouter au moins pour découvrir.

Arielle Dombasle – Diva Latina
01. Porque te vas
02. Mala vida
03. Hijo de la luna
04. El gato montes
05. Gopher mambo
06. La luz
07. Mambo 5
08. La colegiala
09. Pata pata
10. Hasta siempre
11. Salvaje corazon
12. Yo le decia