8/10Alpha Jet - Luxe Out

/ Critique - écrit par Emeric, le 24/02/2003
Notre verdict : 8/10 - Luxe Out (Fiche technique)

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Que faites-vous le 11 mars prochain ? Je vous conseille, sans hésitation, de courir chez votre disquaire pour découvrir le premier album d'Alpha Jet : Luxe Out. Leur nom vous semble peut-être inconnu pour le moment mais l'écoute de leur premier tube Laisse-moi ne vous laissera pas indifférent et vous reconnaîtrez à coup sûr ce titre pop qui passe et repasse sur les ondes nationales.
Je vous propose de découvrir ce groupe en compagnie des membres, rencontrés lors de leur concert du 22/02/2003 à Besançon.
L'ambiance est décontractée : Haribo, clope, Kro et Calendos pour Gabriel.
Alpha Jet, que l'on peut qualifier de groupe pop-rock, mais cette dénomination les importe peu, nous propose des chansons simples mais efficaces à l'image même de la formation composée de trois membres : Tom Fury (chant/guitare), Gabriel Barry (basse) et Benoît Scholl Fournier (batterie). A l'origine : Flipper permet à Tom et Gabriel de faire leurs premières armes : "autoproduction, petit label, petite distribution, tournée dans toute la France assez modeste", l'expérience dure 5 ans. Ils assistent au concert d'un groupe qu'ils apprécient où Scholl officie comme batteur ; la rencontre est tout d'abord musicale, puis ceux-ci faisant "vaguement une pause dans leur grande carrière et Gabriel qui était une fois inspiré", dixit Tom, propose l'idée originale de faire un trio bien que l'ensemble des formations actuelles sont composées de quatre voire cinq personnes et s'impose : "Non, on va faire à trois, joue tes chansons, vas-y, on te suit, on va faire le bordel en dessous, tu vas voir ça va être chouette". Le style entre Flipper et Alpha s'est un peu radicalisé mais "c'est toujours de la pop musique un peu énervée".
On a l'impression que le succès a été assez rapide, l'album n'est pas encore sorti et laisse-moi tourne déjà sur les ondes : Oui FM, RTL2, Le Mouv', Europe 1. Cette impression est tout de même modérée par Tom qui nous explique qu'il a fallu 3 ans pour aboutir à Luxe Out mais "en tant qu'Alpha Jet, ça s'est carrément bien passé".
Au fait qui a choisi le nom Alpha-Jet ? Tom qui a une passion pour l'aviation ; et les autres ont adhéré ? "Ouais" ; "Oui, en tout cas on n'a pas contesté [rire]" Et est-ce facile de trouver un nom ? Scholl : "pas besoin de prendre une feuille, un stylo, c'est venu comme ça !", Tom ajoute : "C'est un sport vachement intéressant de trouver un nom de groupe, c'est dommage que celui-là soit le dernier groupe qu'on aura, on n'aura pas besoin d'en trouver d'autres".
Sinon pas de leader dans le groupe précise Scholl, "le terme est un peu violent, mais c'est évident que quelqu'un doit donner la directrice". Les textes sont écrits par Tom de façon spontanée, très rapide et la première prise est souvent la meilleure. Les textes sont assez originaux, par exemple princesse gazoline est une chanson peignant l'univers de l'autoroute et des gens qui vivent au bord de la route.
Leur style de musique, d'influence anglo-saxonne, est plutôt rare en France, c'est pourquoi ils ont entre autre décider de faire cette musique, pour tenter une comparaison, on peut citer : Weezer ou The Strokes avec cette tonalité un peu rétro très caractéristique des seventies. Ils résument avec humour : "on fait du neuf avec du vieux !". Quant aux artistes qu'ils écoutent, pour Scholl, ce sera les grands classiques : Les Stones, Beatles... car les nouveautés ne l'attirent que quelques temps seulement ; pour Tom, c'est assez surprenant, c'est surtout de la musique classique, qu'il apprend d'ailleurs dès 5 ans, et du côté rock, les inévitables Pixies. Outre les grands immortels du Rock, Gabriel se tourne vers la country music et écoute actuellement les Grandaddy.
Le fait que Jérémy, de la Star Academy sorte son single Laisse-moi ne les préoccupe pas, "après tout laisse-moi reste un titre assez commun et le dico appartient à tout le monde" fait remarquer Gabriel. Scholl s'amuse des confusions et probables malentendus, il imagine : "Ouais, j'ai écouté un titre, ça s'appelle laisse-moi, c'est génial, c'est Rock'n Roll / attends mais comment, arrête c'te daube". Espérons que les gens retiennent bien le nom du groupe.
Ecouter sa musique à la radio reste un réel plaisir, surtout lorsqu'on n'est pas prévenu à l'avance ! Tom garde l'esprit critique en se disant que les sons pourraient être améliorés (guitare/basse), pour Gabriel également mais c'est surtout vis à vis des ses amis et des personnes qui l'appellent pour lui dire : "Hé, tu passes à la radio en ce moment", ça lui fait plaisir que les gens qu'il apprécie puissent être fiers de dire "je les connais".
L'avenir proche ? Une tournée s'organise à travers toute la France pour présenter leur album.
Pour de plus amples informations, rendez-vous sur le site internet
www.alpha-jet.net, vous y découvrirez l'univers futuriste d'Alpha-Jet avec plein d'infos, photos, mais aussi pour les impatients des extraits de Luxe Out, de quoi nous mettre l'eau à la bouche.

Abordons maintenant plus en détail l'album Luxe Out:
Le premier titre Pan American dévoile la partie pop d'Alpha Jet avec des mélodies plutôt calmes et agréables, le décollage se fait en douceur tandis qu'une hôtesse de l'air nous souhaite la bienvenue à bord de la compagnie Alpha Jet Airlines ; vous l'aurez compris l'univers de l'aviation et de toutes ses connotations sont présents tout au long de l'album.
La seconde partie est bien plus rock, la guitare encore plus ravageuse et bien aiguisée, la basse très présente et la batterie magistrale, chacun maîtrise son outil pour apporter le meilleur. La partie vocale est excellente, la voix calme et posée contribue à l'effet pop, mais elle sait également à l'opposé s'enflammer et confèrent ainsi un aspect brutal presque métal pour les amateurs de gros son. Un exemple ? Supernormal dont le finish inspire le respect et renvoie ainsi au placard ceux qui qualifieraient le groupe de "groupe pour teenage-girl". Quant aux textes, toujours à l'image de la "bande son" simple, drôle et efficace mais surtout originaux : princesse gasoline(cf interview) ou bien sûr Come come come, dont le refrain est excellent, et qui nous conte un voyage astral particulier.
Les arrangements électroniques et le clavier, plutôt rares, sont utilisés à bon escient et contribuent à modifier légèrement la voix de Tom ou bien à accentuer les mélodies.
L'avenir de ces Strokes à la française est à suivre de près.
Ne loupez surtout pas l'embarquement du 11 mars pour un voyage explosif destination Rock Paradise.