Agora Fideli - Concert aux Vents du Sud

/ Compte-rendu de concert - écrit par kenji, le 09/05/2006

Tags : festival jean paris creation directeur musique siecle

A l'occasion de la tournée de l'EP Finir à Paris précédant leur 3ème album dont la sortie a été repoussée à septembre, Agora Fidelio renoue avec le public Toulousain en ce début de mois de mai à la salle des Vents du Sud. Ils sont accompagnés par des groupes qui annoncent une fort belle soirée : Sybil Vane, Capush et Selam.

Tout d'abord un petit mot sur la salle qui est fort agréable, plutôt spacieuse pour un bar et à l'acoustique assez bonne. Le public est au rendez-vous comme souvent avec Agora et tout le monde les attend, eux et leurs nouvelles chansons, avec pas mal d'impatience.

Evidemment je suis arrivé en retard et comme j'ai pas de chance c'est le groupe palois Sybil Vane qui commence. J'ai donc loupé au moins la moitié de leur set. J'ai quand même droit à une très belle « Autophage », très ambiante, et à une « Until it hurts » assez jouissive. Les lights sont très bonnes mais le groupe manque un peu de présence et le son assez mal équilibré (trop de basse, pas assez de guitares, le volume général aurait gagné à être un peu plus élevé) ne permet pas de s'immerger totalement dans leurs très bonnes compos. Ils ont donc un bon potentiel mais il manque encore des détails qui font la différence, leur prestation reste quand même bonne surtout quand on apprécie le CD, ce qui est mon cas.

Vient ensuite Selam avec à la guitare l'ingé son de Psykup. Autant le dire tout de suite je m'attendais à mieux. Déjà le son est vraiment trop fort, mention spéciale à la basse beaucoup trop présente. Pour ne rien arranger j'ai pas apprécié la musique qui manquait d'inspiration, d'énergie et qui me semblait bien fade. Le chant est horrible ce qui n'a pas arrangé mes oreilles avec une voix style vieux punk qui braille sans vraiment chanter, les mélodies au chant sont en plus d'une banalité exaspérante. C'est dommage parce que les musiciens sont bons notamment à la basse et à la gratte ce qui a quand même permis quelques bons passages malheureusement trop ponctuels. Bref j'ai pas aimé et gros blâme à l'ingé son pour avoir réglé le son aussi fort... On n'est pas au Zénith non plus.

Après la déception Selam, j'appréhendais un peu l'arrivée de Capush. Le style musical est cette fois très différent et on a droit à un rock/électro assez barré, avec une voix ressemblant un peu à celle du chanteur de Gorillaz. Le son est là encore trop fort mais le mélange de style (ça passe allègrement du rock, au zouk avec de grosses touches électro) et l'univers barré sont très rafraîchissants. Vraiment sympa donc comme ultime prélude avant l'arrivée d'Agora.


Les Toulousains d'Agora fidelio arrivent enfin et là c'est le délire : des fanettes en délire jettent leurs petites culottes à Milka, le chanteur au sex appeal renommé ; certaines tombent dans les pommes dès l'arrivée du bassiste Akira. Bon pour faire plus sérieux, le set commence dans un calme relatif par une chanson du 3eme album : « De la non nécessité du courage ». Les paroles sont vraiment magnifiques et la chanson est empreinte de mélancolie, premiers frissons dès le début. S'ensuit une chanson nettement plus familière, j'ai nommé la sensuelle « Hammam ». La chaleur monte d'un cran, le public se laisse envoûter par la voix suave de Milka, la mélodie de guitare de Jouch et la rythmique lancinante de la chanson.

Tout est exécuté impeccablement, pas une fausse note à la voix ou à la guitare, Pim, le batteur est carré, beaucoup plus que d'habitude et Akira est nickel comme toujours. Le son est parfaitement réglé, le volume sonore est juste comme il faut, chapeau à Tristan, l'ingé son.
Vient ensuite une vieille connaissance tirée du 1er album : « 10h17 ». La tension monte tout au long de la chanson pour partir dans un riff à la limite de l'exutoire, ultra-jouissif, elle reste clairement une des meilleurs chansons du 1er album au coté de « l'écume des jours » et de « l'enfance ». On aura malheureusement droit à aucune des deux autres et c'est sur la chanson éponyme de l'EP Finir à Paris que le groupe enchaîne. C'est la première fois que je l'entends en concert et elle m'a un peu déçu, elle est un peu fade au niveau de sa structure, elle est très calme et manque d'un envol, à réécouter sur l'EP (dispo la semaine prochaine) pour me faire une meilleure idée. « Mourir » s'ensuit ; encore une du 3eme album et encore une dont c'était la première écoute, là non plus je ne me rappelle pas assez bien pour en dire quelque chose mais les paroles semblaient fort réussies et pertinentes.

A partir de maintenant arrive la meilleure partie du concert avec un défilé des meilleures chansons du groupe en concert. « La frontière est dépassée » qui prend toute son ampleur en live avec ses riffs de folie et des lignes de basse juste jouissives, « Une époque formidable » qui s'annonce comme étant une des meilleures chansons du 3eme album avec un riff principal de guitare à la limite du génie et des paroles et un message à la violence et la lucidité à donner des frissons (le fameux « on baise pour oublier »est déjà culte). Que dire de plus sur « Altitude Zero » si ce n'est qu'on se surprend à avoir le visage très vite inondé de larmes à contrario de « Si tu savais comme » à la violence et à la rage assez hallucinante, avec un final exutoire qu'on aimerait voir encore plus souvent chez le groupe tellement c'est bon.

Pour finir mon gros coup de coeur : « A blanc » tirée du troisième album. Alors là en parlant d'exutoire et de tristesse, on a un mélange entre « Si tu savais comme » pour le riff de fin et « Altitude Zero » pour le début jusqu'au basculement que provoque le : « Elle lui manque tellement » à capella dans un silence qui donne la chair de poule. Le mélange de la tristesse, la mélancolie, la rage est réussi à merveille sur cette chanson. Le riff final de guitare est accompagné exceptionnellement par le triton de Milka qui devrait en abuser plus souvent tellement on frôle l'extase. Ce riff a d'ailleurs été rallongé histoire de faire durer le plaisir plus longtemps. Après un deuxième rappel, le concert se finit finalement sur une chanson acoustique fort jolie qui confirme, même si le doute n'est plus permis, le talent hallucinant de Milka à la voix, autant techniquement qu'émotionnellement.

Bref ce fut un grand concert d'Agora, qui me fait encore plus attendre avec impatience, si besoin était, ce 3eme album (septembre 2006) et son hors d'oeuvre, l'EP (mi-mai). J'ai encore frôlé l'extase et le groupe s'impose encore plus dans mon coeur comme un des meilleurs dans sa catégorie et même des autres. Juste une grande leçon de simplicité, de talent et d'humilité.

Set list :
- De la non nécessité du courage
- Hammam
- 10h17
- Finir à Paris
- Mourir
- La frontière est dépassée
- Une époque formidable
- Altitude Zero
- Si tu savais comme
- A blanc
- Chanson acoustique (?)


Merci à Serial pour les photos, à Hope pour la petite culotte et à Tonio de Jerkov.


TOURNEE AGORA FIDELIO, MAI 2006 :

Mer 3 Mai - TOULOUSE (31) - Les Vents du Sud
Jeu 4 Mai - MONTPELLIER (34) - Le Rockstore
Ven 5 Mai - LE FAYET (74) - Le RDO
Sam 6 Mai - ALBERTVILLE (73) - Festival de l'Oreille Clandestine
Lun 8 Mai - SAINT ETIENNE (42) - La Clé de Voûte
Mar 9 Mai - LYON (69) - Le Lyon's Hall
Mer 10 Mai - NANCY (54) - Les Deux Palmiers
Ven 12 Mai - TOURS (37) - Le Sherlock Holmes
Sam 13 Mai - LILLE (59) - La Malterie
Lun 15 Mai - PARIS (75) - Le Batofar (Festival Jerkov)
Mer 17 Mai - CLERMONT FERRAND (63) - L'Escapade
Ven 19 Mai - CIBOURE (64) - Le Tana
Sam 20 Mai - TOULOUSE (31) - Festival Lézardemai